Ce mercredi 2 novembre, le non-candidat à la présidentielle Emmanuel Macron était l’invité de l’émission En direct de Mediapart. Pendant plus de 2 heures, l’ancien ministre de l’économie a répondu aux questions des journalistes du média en ligne.
La séquence intitulée Macron l’anti-social a notamment été l’occasion pour Rachida El Azzouzi d’interroger Emmanuel Macron sur les questions sociales, de la Loi Travail à sa vision de que Mediapart appelle « l’ubérisation » pour parler de la disruption causée par des plateformes telles qu’Uber.
Sur ce sujet emblématique de sa personnalité politique —rappelons-nous que des Français l’appelaient encore récemment M. Uber — le porte-parole d’En Marche ! est revenu sur la transformation numérique tout en donnant son avis sur Uber.
Monsieur Uber
Mme El Azzouzi affirme dès sa première question que l’uberisation est synonyme de précarisation. Attendu sur le sujet, M. Macron commence par expliquer, comme il l’a déjà fait, que les nouveaux auto-entrepreneurs qui deviennent VTC pour Uber ou d’autres sont d’abord des jeunes de banlieues subissant le chômage de masse. À ses yeux, le travail offert par ce nouveau marché, bien que difficile et hors de toutes protections sociales, est un « retour à la dignité » . Porter un costume et une cravate permet selon lui aux jeunes de retrouver leur dignité plutôt que de s’exposer au chômage.
Emmanuel Macron rappelle néanmoins que la situation des chauffeurs Uber évoquée relève plus d’un état de fait que d’un véritable projet politique de sa part pour le marché du travail, avant d’ajouter : « Le fait que leur employeur [Uber] ne paye pas d’impôts en France est un problème. »
Emmanuel Macron affirme surtout : « Je ne suis pas un uberolâtre, au contraire, car je pense que leur vocation finale c’est de ne pas payer d’impôts et d’avoir des véhicules autonomes et même pas d’avoir des chauffeurs mal-payés. »
Une nouvelle protection pour les auto-entrepreneurs
Enfin, l’ancien ministre a souhaité parler de la protection qu’il aimerait offrir aux auto-entrepreneurs, « un statut qui n’a pas attendu Uber pour exister » rappelle-t-il. Il se dit en faveur d’une assurance contre ce qu’il appelle le « risque chômage », qui se traduirait concrètement par un droit à la formation et un droit aux assurances chômage. Sans que ces protections ne soient connectées à des cotisations durant un emploi, car ces dernières n’existent pas pour les auto-entrepreneurs.
Pour mettre fin au modèle dans lequel seuls les salariés ont des droits concernant le chômage, M. Macron explique qu’il faut financer le modèle de protection différemment. A priori par des taxes, comme la TVA, tel qu’il l’expliquait plus tôt.
Pour Emmanuel Macron, les emplois sur le modèle d’Uber constituent un retour au travail qui doit entraîner à son tour un retour à une formation professionnelle pour obtenir un meilleur emploi. Une condition qui ne peut, selon lui, être assurée que par un droit à la formation déconnecté des cotisations.
Emmanuel Macron ne souhaite ni mettre fin à ces nouvelles formes de salariat, ni les encourager mais simplement les voir obtenir les mêmes droits que les salariés. Sans jamais préciser la question cruciale de leur financement.
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