Les réseaux sociaux ne sont pas le meilleur endroit pour s’épancher sur sa vie professionnelle et critiquer son employeur. C’est pourtant sur l’un d’entre eux, l’omniprésent Facebook, qu’un salarié belge de 50 ans originaire de Leefdaal a choisi de s’en prendre à son supérieur. À tort. À tort. Le tribunal de Louvain a donné raison à l’employeur qui avait engagé une procédure de licenciement contre le salarié.
D’après la presse belge, citant la direction de l’entreprise Option, les commentaires ont duré sur une période de dix mois. Le contenu exact des messages n’est pas indiqué, mais selon RTL et la RTBF, les critiques de l’employé ont notamment ciblé la chute des résultats trimestriels de l’entreprise et à ses contacts avec une entreprise chinoise.
Le salarié a pour sa part invoqué son droit à la vie privé, affirmant que les messages publiés sur son profil Facebook étaient de nature privée. Il a en conséquence réclamé 60 000 euros à titre de prime de licenciement. Sans succès, puisque le tribunal de Louvain a tranché en faveur d’Option. Le détail du verdict n’a pas été communiqué par RTL et RTBF.
Interrogé, le professeur spécialisé en droit du travail Roger Blanpain s’est montré catégorique. « Ce sont des foutaises de dire qu’une page Facebook est privée. Facebook est une chose publique et ce que l’on met sur Internet l’est tout autant. Un salarié doit estime et considération à son employeur et si tel n’est pas le cas, cela peut être un motif de licenciement immédiat« .
C’est la troisième affaire de ce genre en moins d’un an. Au début du mois de novembre, nous nous faisions l’écho de la décision d’un tribunal britannique sur des considérations similaires. La justice avait validé le licenciement d’un ancien employé d’Apple pour des propos désobligeants tenus en privé sur son profil Facebook.
En France, c’est le tribunal des Prud’hommes qui a estimé qu’il était légal de licencier des employés pour les propos qu’ils tenaient contre leur entreprise sur Facebook, même lorsque les propos ne sont lisibles que par un cercle d’amis. Comme nous l’indiquions, cette affaire – manifestement une première en France – a montré que toutes les habitudes sociales ne peuvent pas être transposées en ligne.
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