C’est le grand jour pour les États-Unis. C’est aujourd’hui, mardi 8 novembre, que les électeurs sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote pour choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump. Le scrutin va ainsi mettre fin à plusieurs mois de campagne qui ont été pour le moins déconcertants.
Il faut dire que cette course à l’élection présidentielle n’a pas été de tout repos : entre les esclandres de Donald Trump, les rumeurs autour de Hillary Clinton, le piratage des e-mails de la direction du Parti démocrate, les suspicions sur l’ingérence de la Russie et le rôle joué par WikiLeaks, on n’a jamais vu un tel spectacle.
La preuve : la semaine du vote, WikiLeaks s’est encore une fois fait remarquer en publiant un nouvel ensemble de mails provenant du camp démocrate. Il y a cette fois plus de 8 200 courriers électroniques qui ont été mis en ligne sur le site spécialisé dans la divulgation des documents confidentiels provenant du pouvoir.
Tous ces messages proviennent de la boîte personnelle de John Podesta, le directeur de campagne d’Hillary Clinton. Ces publications ont permis de mettre en lumière le double-discours entre les déclarations publiques de la candidate et ses explications privées.
Elles ont aussi livré des informations plus anecdotiques mais pas du tout insignifiantes : on a ainsi découvert le désir de Mark Zuckerberg d’apprendre la politique, les remerciements d’Apple pour la position adoptée par Hillary Clinton sur le chiffrement et la réflexion qu’a eu le camp Clinton pour Bill Gates ou Tim Cook comme vice-président.
Mais cette fois, la publication de WikiLeaks s’est moins bien passée que d’habitude. Le site affirme avoir subi une attaque par déni de service (DoS) sur ses serveurs dédiés à la sortie des mails de John Podesta. Sur Facebook, WikiLeaks a ajouté avoir rencontré des soucis sur Twitter mais sans être en mesure de confirmer s’il s’agit aussi d’une attaque ou si c’est une simple coïncidence.
Selon nos constatations, WikiLeaks tout comme les principaux réseaux sociaux sur lesquels opère l’organisation de Julian Assange sont opérationnels ce mardi matin. Le site n’est pour l’instant pas revenu sur l’incident, ni en commentant l’attaque DoS elle-même ni en élaborant des hypothèses sur les responsables éventuels.
ll reste à savoir si les révélations multiples de WikiLeaks auront une incidence dans l’ultime ligne droite du scrutin. Peut-être ont-ils convaincu certains électeurs de revoir leur choix dans l’isoloir ; mais il semble pour l’heure que ces publications n’ont pas permis d’inverser la tendance qui donne Hillary Clinton gagnante.
Le rôle flou de WikiLeaks
Aux États-Unis, WikiLeaks est aujourd’hui perçu comme faisant objectivement campagne en faveur de Donald Trump à travers ses prises de position et ses publications, et de faire tout son possible pour casser la campagne d’Hillary Clinton, au risque parfois de se louper dans les grandes largeurs.
Il est aussi accusé de le faire avec l’aide de la Russie, bref d’être indirectement un agent servant les intérêts de Moscou, ce que Vladimir Poutine affirme être une « hystérie » de l’administration Obama. En tout cas, l’activisme de Julian Assange a fini par gêner jusqu’à l’Équateur, qui lui a accordé l’asile dans l’une de ses ambassades, à tel point que le pays, au nom du principe de non-ingérence, a tenté de restreindre sa connexion Internet.
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