Aussi utiles que menaçantes pour le respect de la vie privée, les puces RFID qui permetttent une identification des objets et des hommes à distance sont en deuil. Leur inventeur, Charlie Walton, est décédé.

Cette fin d’année est décidément tristement chargée en décès de personnalités très influentes de l’industrie informatique et numérique. Après le décès de Steve Jobs, celui de Dennis Ritchie (inventeur du langage C) ou encore celui de John McCarthy (inventeur du langage Lisp), voilà que l’on apprend la mort de Charlie Walton, l’inventeur des fameuses puces RFID.

Selon VentureBeat, qui rapporte l’information, Walton est mort le 6 novembre dernier à l’âge de 89 ans. Il avait inventé les premiers circuits d’identification par radio-fréquences au tout début des années 1970. Son premier brevet sur le sujet, baptisé « identification électronique« , avait été déposé le 27 décembre 1971, et délivré en 1973 (voir illustration ci-dessous). Il décrivait alors un « système d’identification et de reconnaissance électronique pour identifier ou reconnaître un objet portant sur lui un circuit électriquement passif« . Le tout premier brevet à utiliser le terme « RFID » fut déposé en 1983.

Les puces RFID contiennent une information qui ne peut être envoyée que lorsqu’elle est activée électriquement par un lecteur qui envoie le signal d’interrogation, et l’énergie suffisante pour la réponse.

Améliorées au fil des années, et considérablement minaturisées (elles ne font aujourd’hui que quelques millimètres), les puces RFID sont désormais omniprésentes dans notre quotidien. Elles sont utilisées pour tracer des objets (livres, palettes, conteneurs…), contrôler des accès aux bâtiments grâce aux « clés électroniques », autoriser le démarrage des voitures, authentifier les passeports biométriques, permettre l’accès aux transports publics (Pass Navigo), etc. Elles seront aussi utilisées pour les paiements sans contact, et sont de plus en plus souvent implantées chez les êtres vivants. C’est le cas des animaux de compagnie chez qui la puce RFID sous-cutanée remplace le bon vieux tatouage, mais aussi parfois chez les hommes lorsque l’implantion d’une puce est vue comme une mesure de sécurité complémentaire – des policiers de Mexico en sont équipés pour vérifier leurs droits d’accès à certaines bases de données, ou les localiser en cas l’enlèvement.

Certains envisagent qu’à terme, une puce soit même implantée à la naissance, pour servir de carte d’identité et de carte Vitale. De la science-fiction ? Oui, mais pour combien de temps encore ?

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