C’est la conséquence logique et naturelle de la décision de l’Hadopi de s’attaquer aux sites illégaux de streaming et de téléchargement direct. Fin novembre, l’autorité publique avait fait savoir qu’elle comptait s’en prendre au porte-feuille de ces sites, pour les assécher, en mettant la pression sur les intermédiaires financiers (régies publicitaires, services de micro-paiement, banques).
Mais avant d’obtenir l‘asphyxie financière de ces sites, il faut d’abord avoir une vision claire et précise de leur modèle économique. C’est dans ce but que la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet vient de demander une étude du « modèle économique des sites ou services de streaming et de téléchargement direct de contenus illicites« .
Une annonce a été publiée jeudi sur le site du bulletin officiel des annonces de marchés publics (BOAMP). L’objectif n’est pas d’ausculter le modèle économique de tous les sites illicites existants, mais de se concentrer sur les espaces « pour lesquels pratiques illicites sont les plus répandues, proposant des biens culturels dans les domaines musical et audiovisuel« .
Sans surprise, l’Hadopi limite le champ de l’étude aux deux secteurs considérés comme les plus exposés au téléchargement illicite, à savoir la musique et les programmes télévisés (films, séries TV, dessins animés…). Pas question pour l’heure de s’intéresser aux autres domaines, d’autant qu’ils sont moins concernés par la question du streaming.
Pour cette étude, l’Hadopi mobilise au maximum 50 000 euros. « Après examen de l’ensemble des offres, l’hadopi pourra engager des négociations avec le ou les candidats ayant présenté les offres les plus intéressantes. Au terme de ces négociations, le pouvoir adjudicateur ou son représentant attribuera le marché au candidat dont l’offre est économiquement la plus avantageuse » écrit l’Hadopi.
La date limite pour déposer une offre a été fixée au 14 décembre prochain, à midi. Une fois la procédure de sélection achevée, le marché sera conclu pour une durée de six mois. Toute la question est de savoir comment l’Hadopi orientera son action une fois que l’institution aura son étude sur le modèle économique des sites pirates.
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