L’Union Européenne a lancé sa nouvelle stratégie « No Disconnect » destinée à soutenir les révolutions dans les pays sous dictature, grâce à l’utilisation du web et des nouvelles technologies. La vice-présidente de la Commission européenne Neelie Kroes a ainsi demandé lundi matin à l’ancien ministre allemand Karl-Theodor zu Guttenberg de « jouer un rôle de conseiller sur la manière de soutenir de façon permanente les utilisateurs de l’internet, les blogueurs et les cyber-militants soumis à des régimes autoritaires« .
Concrètement, Bruxelles veut interdire l’exportation d’outils de surveillance vers les dictatures, comme l’avait demandé le Parlement au mois de septembre. Mais la Commission européenne veut aussi aller plus loin encore, en développant et en fournissant des « outils technologiques destinés à améliorer la protection de la vie privée et la sécurité des populations qui utilisent des TIC dans des régimes non démocratiques« .
Sans donner de noms, Bruxelles indique qu’il s’agit de pays « où l’Europe s’aperçoit que le fonctionnement (d’internet) n’est pas ouvert et dynamique ou dans lesquels les violations des droits de l’homme sont criantes« .
En mars dernier, lors d’une communication (.pdf) conjointe à tous les organes de l’Union, l’Europe avait déjà fait part de cette ambition, en réaction aux tentatives de certains régimes arabes d’empêcher la émeutiers de communiquer librement :
La sécurité, la stabilité et la résilience de l’internet et des autres technologies des communications électroniques constituent une des pierres angulaires de la démocratie. Il y a lieu de prévenir toute tentative arbitraire visant à empêcher les citoyens d’y accéder ou à en perturber l’accès. Les technologies de l’information, y compris l’internet, étant par nature transfrontières et interconnectées, toute intervention unilatérale d’un pays peut avoir de lourdes répercussions sur d’autres régions du globe. La Commission mettra au point des instruments permettant à l’UE, le cas échéant, d’aider les organisations de la société civile ou les simples citoyens à déjouer de telles perturbations arbitraires.
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