L’acquisition d’une société aussi conséquente que Motorola est une vaste entreprise, qui nécessite de remplir essentiellement deux conditions : avoir les moyens de ses ambitions et être doté d’une patience à toute épreuve. Google, qui a débloqué cet été par moins de 12,5 milliards de dollars pour mettre la main sur Motorola Mobility, a remplir sans grande difficulté la première condition.
En revanche, la seconde ne dépend pas directement de la firme de Mountain View. Si Google est déterminé à mettre la main sur Motorola, encore faut-il passer le filtre des autorités de régulation, notamment américaines et européennes. Or, la Commission a justement suspendu la procédure de contrôle afin de demander au géant américain des précisions supplémentaires.
Google doit fournir « certains documents qui sont essentiels pour l’évaluation de la transaction« , a commenté Amelia Torres, porte-parole de la Commission européenne, interrogée par le New York Times. « Dès lors que nous aurons tous les documents, nous reprendrons l’évaluation de l’acquisition« . En attendant, la date-limite initialement prévue a été annulée et repoussée à une date ultérieure.
Les autorités de la concurrence en Europe et aux États-Unis craignent que la prise de contrôle de Motorola Mobility par Google entraîne des problèmes de concurrence. Google, qui est le principal moteur du développement d’Android, un système d’exploitation en pleine expansion, pourrait être tenté de favoriser les smartphones Motorola, afin d’inciter les consommateurs à choisir cette marque plutôt qu’une autre.
L’acquisition de la société va également permettre à Google de mettre la main sur un vaste porte-feuille de brevets, puisque la branche Mobility du groupe en possède plus de 17 000. Elle attend d’ailleurs l’obtention de 7500 autres titres de propriété intellectuelle. Cette prise de contrôle pourrait aussi permettre Google de mettre la pression sur la concurrence ou riposter en cas de poursuites visant Android ou ses partenaires.
En attendant de fournir les éléments réclamés par la Commission européenne, Google veut faire bonne figure. Au New York Times, un porte-parole a affirmé qu’une telle demande était routinière et que le rachat de Motorola Mobility s’avérera au final bon pour la concurrence. De l’autre côté de l’Atlantique, le département de la justice a également demandé des informations complémentaires afin de se prononcer sur l’opération.
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