Par rapport aux industries du disque et du cinéma, le secteur du livre est relativement épargné par le phénomène du piratage. Les livres électroniques en circulation sur les réseaux peer to peer ou hébergés sur des plates-formes spécialisées sont nettement moins nombreux que les films, les séries télévisées ou les albums de musique présents sur ces espaces.
Cette relative bonne situation n’empêche toutefois pas les éditeurs de prendre les devants, craignant de se retrouver à terme dans la même situation que celle rencontrée par les maisons de disques et les studios de cinéma. C’est pour cette raison que Hachette Livre vient d’officialiser un partenariat avec la société américaine Attributor, qui sera chargée de surveiller les réseaux P2P et les hébergeurs comme MegaUpload.
« La société Attributor […] est devenue le leader mondial de la chasse aux pirates de livres numériques, que ceux-ci opèrent en peer to peer ou en téléchargeant depuis des plateformes de stockage (DDL). Elle repère les infractions concernant les titres qu’elle surveille par un balayage automatisé du web et une technologie d’identification sophistiquée des titres comme des sites indélicats » explique le communiqué de presse.
Hachette prévient toutefois que la surveillance automatisée des réseaux n’est qu’une composante de l’arsenal mis en œuvre par Attributor pour défendre les intérêts des ayants droit. En effet, l’éditeur explique qu’un « processus de vérification manuelle 24 heures sur 24 » est également de la partie, afin d’éviter les faux positifs, comme par exemple deux œuvres différentes mais partageant un nom identique.
Le travail d’Attributor sera particulièrement conséquent, car Hachette a confié à la société américaine spécialisée dans le tri et l’analyse des données transitant par Internet le soin de veiller à l’ensemble du catalogue de la maison d’édition, dont les dernières nouveautés françaises. Cela représente au total plusieurs milliers d’ouvrages.
L’éditeur français veut croire que son courroux et la surveillance d’Attributor seront suffisants pour faire cesser les activités délictueuses. Selon Hachette, « cette initiative s’avère dissuasive dans la majorité des cas, que l’infraction relève de la mise à disposition illégale par des intermédiaires en DDL ou par indexation peer to peer« . Dans le cas contraire, Hachette se dit près à aller devant les tribunaux.
Hachette se montre pour l’heure beaucoup plus déterminé que le Syndicat national de l’édition (SNE). Celui-ci a fait savoir en novembre qu’il suspendait pour le moment l’idée de faire appel à l’Hadopi pour lutter contre le piratage des livres électroniques, jugeant que ce problème n’est pas encore très développé dans le secteur de l’édition.
Le SNE songe toutefois à quelques solutions alternatives, comme le tatouage numérique ou l’automatisation des notifications adressées aux sites pirates. On rappellera qu’Attributor a fait partie de ces sociétés qui ont été passées en revue par le SNE.
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