C’est une bataille peu médiatisée mais elle a aidé Donald Trump à remporter l’élection présidentielle américaine. L’université d’Oxford a mené une étude sur plus de 19 millions de tweets aux hashtags ciblés, publiés par des comptes aux plus de 50 tweets quotidiens. Il en ressort que les bots de conversation pro-Trump ont largement pris l’avantage — à 5 contre 1 — sur ceux dédiés à Hillary Clinton pendant la campagne.
Ces logiciels rudimentaires et automatisés, dotés d’une intelligence artificielle permettant des interactions limitées — envoyer des messages sur Twitter en ciblant un sujet donné grâce à son hashtag, comme « #Clinton » — ont notamment multiplié de manière « stratégique et réfléchie » les publications gênantes pour la candidate, selon l’étude.
Des références appuyées à l’enquête ouverte par le FBI sur ses emails de secrétaire d’État aux mensonges éhontés affirmant qu’elle serait déjà condamnée à de la prison, ces intelligences artificielles pro-Trump ont tout fait pour affaiblir la candidate sur les réseaux sociaux, notamment en s’incrustant dans les échanges initiés par ses partisans.
Phil N. Howard, l’un des auteurs de la recherche, a pu observer au plus près l’évolution stratégique de ces bots : « Au bout du troisième débat, les bots pro-Trump se manifestaient bien plus tôt pour se réapproprier les hashtags dédiés à [Hillary] Clinton. […] Ce sont des crieurs idiots qui véhiculent essentiellement des fausses actualités. »
L’identité de l’équipe derrière ces bots pro-Trump reste un mystère
L’identité de l’équipe cachée derrière ces bots anonymes reste un mystère : les responsables de la campagne de Donald Trump n’ont pas répondu aux sollicitations du New York Times. L’activité des intelligences artificielles s’est toutefois considérablement réduite après l’élection, à l’exception de quelques bots plus zélés que d’autres, qui se félicitaient ouvertement : « Nous avons gagné et vous avez perdu. »
Twitter, de son côté, a vivement réagi à cette étude par l’intermédiaire de son porte-parole, Nick Pacilio : « Ceux qui affirment que les comptes de spam automatisé qui ont tweeté sur l’élection présidentielle ont influencé les points de vue des électeurs […] sous-estiment clairement les électeurs et ne comprennent pas du tout comment Twitter fonctionne. »
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.