Le FBI a mené la plus grande opération judiciaire de piratage de l’histoire en 2015, dans le cadre de sa lutte contre un site pédopornographique du Dark Web. Au total, plus de 8 000 adresses IP ont été identifiées dans plus de 120 pays.

Dans le cadre de sa lutte contre le plus grand site de pédopornographie au monde, accessible sur le Dark Web, le FBI a mené une opération de piratage sans précédent dans plus de 120 pays et ainsi obtenu plus de 8 000 adresses IP différentes. Le tout grâce à un seul mandat judiciaire, comme le rapporte Motherboard.

L’opération remonte à janvier 2015 : pour identifier les utilisateurs de ce site, le FBI en prend momentanément le contrôle et l’héberge sur ses propres serveurs pendant une dizaine de jours. Une opération controversée qui lui permet d’installer un logiciel malveillant sur l’ordinateur des visiteurs et ainsi d’identifier leurs adresses IP, cachées par le navigateur Tor. À l’époque, la « prise » était estimée à un peu plus de 1 300 visiteurs.

Mais Motherboard a depuis découvert, en consultant de nouvelles archives judiciaires, l’ampleur bien plus considérable de ce piratage aux 120 pays touchés, dont l’Australie, l’Autriche, la Colombie, la Grèce, le Royaume-Uni ou encore le Chili.

Une réforme attendue le 1er décembre devrait normaliser ce type de mandat

Pour Christopher Soghoian, membre de l’ACLU (Union Américaine pour les libertés civiles) et témoin de la défense d’un des hommes accusés d’avoir consulté le site pédopornographique, cette opération judiciaire sans précédent a de quoi inquiéter : « Le fait qu’un seul juge puisse autoriser le FBI à pirater 8 000 personnes dans 120 pays différents est vraiment très inquiétant. […] À ma connaissance, c’est la première fois, dans l’histoire de notre pays, qu’un mandat couvre un champ aussi large. »

La légalité de ce mandat judiciaire n’a cessé d’être contestée : 14 tribunaux ont même considéré qu’il n’avait pas été appliqué conformément à la loi. La réforme qui entrera en vigueur le 1er décembre autorisera cependant les juges à délivrer facilement ce même type de mandat.

De quoi inquiéter Ahmed Ghappour, professeur de droit à l’université Hastings de Californie : « Ce changement donne beaucoup trop de pouvoir aux forces de l’ordre en matière de piratage au sein des États-Unis comme dans le monde.  Cette réforme va sans doute normaliser ce type de mandat. »

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