C’est un virage à 180 degrés que vient de prendre Go Daddy, mais qui survient beaucoup trop tardivement. L’hébergeur américain vient en effet d’annoncer dans un bref message qu’il s’opposait désormais officiellement au projet de loi anti-piratage SOPA (Stop Online Piracy Act). Jusqu’à la fronde de ses clients survenue ce mois-ci, Go Daddy était pourtant l’un des soutiens du texte.
Dans son message, le nouveau directeur général de l’entreprise, Warren Adelman, explique que Go Daddy s’oppose à la loi SOPA parce que les négociations n’ont pas permi de construire un consensus entre les différentes parties en présence, notamment les professionnels de la high tech et les représentants de la société civile et des internautes.
Go Daddy explique regretter le départ récent de certains de ses clients, pour des raisons politiques. L’hébergeur américain affirme que leur intérêt demeure sa plus haute priorité, et espère que les uns et les autres sauront se retrouver dans un futur plus ou moins proche. En effet, de nombreux internautes ont choisi de migrer leurs noms de domaine vers d’autres services en guise de protestation.
C’est la première fois que Go Daddy s’oppose aussi clairement à la loi SOPA. Jusqu’à présent, l’hébergeur américain n’avait fait que retirer officiellement son soutien au texte, dans l’espoir de calmer la fronde qui s’est levée contre lui. La semaine dernière, plus de 72 000 domaines ont en effet été transférés. Go Daddy a ensuite été accusé de freiner le processus de migration pour décourager les départs. En vain.
Il va sans dire que la nouvelle position de Go Daddy n’a rien d’une prise de conscience. Selon Talking Points Memo, l’hébergeur américain a contribué, à son niveau, à la rédaction de certains points liés à la loi SOPA et est accusé d’avoir manœuvré pour en être exempté. L’objectif de Go Daddy est donc avant tout commercial, c’est à dire mettre un terme à l’exode de ses clients et, autant que possible, les faire revenir.
Reste que Go Daddy est l’arbre qui cache la forêt. Il y a encore de nombreuses entreprises, ayants droit et entités diverses qui soutiennent le texte de loi. Citons ABC, l’ASCAP, CBS, Comcast, NBC Universal, Disney, EMI, ESPN, Hachette, HarperCollins, L’Oréal, Marvel, MasterCard, Mercury, la MPAA, News Corp, Pfizer, Sony, Time Warner, Viacom, Visa ou encore Warner Music.
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