Publié sans concertation ni de l’Arcep ni du Conseil National du Numérique, le décret Arjel qui impose le protocole DNS comme technique de blocage des sites internet livre déjà ses premiers effets sur les acteurs du numérique en France. OVH, le leader de l’hébergement en France et en Europe, a annoncé qu’il ne livrerait plus de sous-domaines *.ovh.net à ses clients.
« Avec le filtrage d’Internet par DNS, #ovh ne va plus livrer de services en sous domaine générique *.ovh.net solution: un .com par /24« , a indiqué mardi soir Octave Klaba, le fondateur et président d’OVH. Concrètement, les serveurs qui étaient autrefois livrés avec une adresse du type ns123.ovh.net seront désormais livrés avec un sous-domaine en .com, chaque domaine .com étant partagé par un ensemble de 256 sous-domaines maximum.
L’opération, qui représentera un coût pour l’hébergeur, doit permettre d’éviter que le blocage d’un seul site hébergé par OVH n’entraîne le blocage de n’ensemble du domaine OVH.net. Avec le protocole DNS imposé par le gouvernement, il est en effet impossible de ne bloquer qu’un seul sous-domaine, c’est donc tout le domaine OVH.net qui serait bloqué si un des services hébergé devait être bloqué (mise à jour : Stéphane Bortzmeyer nous indique qu’il est tout à fait possible de procéder à un blocage sélectif des sous-domaines). Le décret du 30 décembre 2011 ne prévoit aucune alternative au protocole DNS, ni aucune possibilité de refuser l’opération si elle doit entraîner un surblocage.
« Il y a eu plusieurs affaires en 2011 de fermeture d’un nom de domaine ici et là. Ca fait 6-8 mois qu’on réfléchit dessus. Là, c’est parti« , raconte Octave Klaba.
La technique employée par OVH ne réduit pas le risque de surblocage à zéro, mais elle le circonscrit à quelques 200 sous-domaines. Sans cela, même la fourniture d’accès à internet proposée par OVH en ADSL serait menacée.
On applaudit le gouvernement bien fort.
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