Les relations franco-turques demeurent passablement tendues, près de deux semaines après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi, défendue par la députée UMP Valérie Boyer, réprimant la contestation du génocide arménien. Alors que le site de la parlementaire a subi une attaque informatique fin décembre, c’est au tour de Patrick Devedjian d’être la cible de hackers turcs.
Membre de la communauté arménienne, favorable à la proposition de loi, le président du conseil général et député des Hauts-de-Seine s’est agacé de l’attitude de ces pirates dans un billet de blog publié mardi. « On ne saurait mieux justifier la nécessité de la loi punissant le négationnisme puisqu’un pays étranger agresse des institutions démocratiques de notre pays« .
Le groupe suspecté d’être à l’origine du piratage du blog de Patrick Devedjian, Akincilar, s’était illustré quelques semaines auparavant dans l’affaire du piratage de Charlie Hebdo. Les pirates avaient expliqué avoir agi contre l’hebdomadaire satirique au nom des valeurs de l’islam. La rédaction du journal avait confié la direction d’un de ses numéros au prophète Mahomet, et s’était rebaptisée en Charia Hebdo.
Ces militants pro-Turquie promettent en tout cas de ne pas en rester là. Dans un avertissement adressé au Nouvel Observateur, ils annoncent que « les sites des représentants qui ont eu un rôle important dans la préparation de cette loi » continueront à être visés. Ceux qui n’auront pas froissés la fierté de la Turquie seront, bien évidemment, laissés tranquilles.
La prochaine étape législative se déroulera au Sénat, où les élus devront prochainement se prononcer sur le texte. S’il est validé par les sénateurs, il sera ensuite promulgué et entrera alors dans la loi. D’ici là, nul doute que des hacktivistes turcs continueront de manifester leur mécontentement en attaquant les sites web des élus favorables à la proposition de loi.
( photo : Marie-Lan Nguyen )
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