Jean-Luc Mélenchon n’a jamais fait mystère de sa sympathie pour Julian Assange et Edward Snowden. Dès l’été 2013, à peine quelques semaines après les révélations sur la NSA, l’ex-leader du Front de Gauche s’était prononcé en faveur d’un accueil de l’ex-analyste des services de renseignement. Quant au fondateur de WikiLeaks, il lui avait rendu visite en 2012 pour lui apporter son soutien.
En 2016, la position de Jean-Luc Mélenchon, devenu chef de file du mouvement « La France insoumise » n’a pas varié d’un iota. Au détour d’une séance de questions-réponses sur sa chaîne YouTube, il a réaffirmé sa bienveillance à l’égard de l’Américain et de l’Australien et fait savoir qu’il les accueillerait avec plaisir en France s’il parvenait à gagner l’élection présidentielle de 2017.
Assange et Snowden ont rendu un immense service à la démocratie et à la liberté
Pour le chef de file de la gauche de la gauche, c’est bien simple : Edward Snowden et Julian Assange « ont rendu un immense service à la démocratie et à la liberté dans le monde en révélant de quelle manière les États-Unis espionnaient absolument tout le monde ». La France, rappelle-t-il, n’a pas été épargnée par la curiosité américaine, notamment ses responsables économiques et politiques.
C’est en effet via les documents obtenus par ces deux hommes que les pratiques de la NSA ont pu être exposées au grand jour. Ces fichiers, qui ont fait l’objet de centaines d’articles dans les journaux et autant de reportages à la télévision, indiquent par exemple que les services de renseignement des États-Unis ont espionné très largement la France, jusqu’à mettre sur écoute téléphonique ses trois derniers présidents.
La population a aussi été ciblée. En octobre 2013, il a été révélé dans la presse que les Français ont fait l’objet d’une surveillance intense de la part des États-Unis avec plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques opérés en un mois seulement. Ils le sont également à travers d’autres programmes de la NSA, comme Prism, qui impliquent les géants du web.
En conséquence de quoi, « nous avons une dette à l’égard de messieurs Assange et Snowden » juge Jean-Luc Mélenchon. Dette que le candidat à l’élection présidentielle se propose de régler en leur offrant la nationalité française. Puisqu’ils seront alors des compatriotes, « je demanderai aux pays qui les ont aujourd’hui chez eux de leur permettre de regagner leur nouveau pays, la France, où ils seront accueillis et libres ».
Procédure exceptionnelle
Si d’ordinaire c’est par la voie administrative que les demandes de naturalisation doivent être formulées, à condition de respecter un certain nombre de critères, le gouvernement a tout à fait la possibilité de contourner les procédures habituelles pour offrir la nationalité française. C’est ce qui s’était passé pour Lassana Bathily, qui a fait preuve de bravoure lors de la prise d’otage dans l’hyper casher de Vincennes.
Reste la question de l’accès au territoire français. Pour Edward Snowden, ce devrait être très simple : il n’est pas retenu par la Russie. Il lui suffirait de prendre le premier avion pour Paris et de s’établir où bon lui semble. Pour Julian Assange, c’est plus difficile : il vit pour le moment dans l’ambassade équatorienne à Londres, où il a cherché refuge en 2012 pour ne pas être l’objet d’une extradition vers la Suède.
Même si Assange devient Français, il est incertain que le Royaume-Uni accepte de laisser le rédacteur en chef de WikiLeaks gagner l’Hexagone. Il pourrait justifier son opposition à un laissez-passer en rappelant que la Suède a émis un mandat d’arrêt européen (toujours en vigueur). Même si le Brexit est depuis passé par là, Londres est pour le moment toujours dans l’Union européenne et doit par conséquent en respecter les règles.
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