Le communiqué paraît tellement surréaliste qu’il a d’abord fait place à un mouvement de flottement dans les rédactions. Etait-il vrai ou s’agit-il d’un faux ? Nicolas Sarkozy, dans une dépêche transmise à l’AFP et à certains journalistes politiques, s’est félicité dans la nuit de jeudi à vendredi de l’opération menée par le FBI et le Département de la Justice américain pour fermer MegaUpload. Une communication étonnante s’agissant d’une opération de police menée par un autre état que la France. Rarement le dirigeant d’un état s’immisce ainsi, même pour se réjouir, dans les affaires judiciaires étrangères.
« La mise à disposition illégale, par ce service, d’œuvres protégées par le droit d’auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d’abonnements de ses usagers« , affirme Nicolas Sarkozy.
On note que contrairement au communiqué officiel des autorités américaines, qui prennent le soin d’utiliser le mot « allegedly » (« prétendûment ») pour décrire les faits, le président français ne s’embarrasse pas de la présomption d’innocence. Et qu’il commet au passage une erreur de qualification juridique : en France, la contrefaçon n’est pas un crime mais un délit.
Le président de la République estime « que la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création« .
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