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Dans la guerre médiatique qui s’est engagée autour des projets de loi anti-piratage SOPA et PIPA, les adversaires opposés à un énième durcissement de la législation au nom du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle ont très nettement remporté la première bataille. Avec l’opération blackout qui s’est déroulée mercredi, ce sont des dizaines de millions d’internautes qui ont été alertés.
Sur un plan plus politique, rien n’est encore joué. La procédure législative pour faire entrer en vigueur la « Stop Online Piracy Act » et la « Protect IP Act » poursuit son cours, même si plusieurs élus ont préféré prendre leurs distances, craignant sans doute d’être éclaboussé par un éventuel fiasco politique. L’administration Obama elle-même a prévenu qu’elle ne soutiendrait pas ces initiatives parlementaires.
Mais l’avenir des lois PIPA et SOPA a beau s’assombrir, leurs partisans n’ont pas encore dit leur dernier mot. Car si la liste des opposants aux deux textes anti-piratage est longue, celle des soutiens l’est tout autant. Et la Motion Picture Association of America (MPAA) compte bien jouer un rôle de premier plan. Pas question de se laisser intimider par le blackout. L’association a même la volonté de riposter sur le terrain médiatique.
D’après Mashable, la MPAA souhaiterait mobiliser les studios hollywoodiens pour élaborer une campagne qui répondrait d’une certaine façon au blackout. Pour un maximum d’impact, celle-ci devrait survenir très rapidement, dans les prochains jours, afin d’arriver au moment où les parlementaires avanceront dans l’examen des deux lois et afin de ne pas être trop distante de la date choisie pour le blackout.
En attendant, une alliance de différents studios s’est constituée afin de lancer plusieurs campagnes télévisuelles. Baptisée Creative America, elle rassemble des conglomérats de médias (CBS Corporation, Viacom, NBC Universal), des sociétés de production et de distribution (20th Century Fox, Warner Bros, Sony Pictures Entertainment, , Walt Disney Compagny).
L’initiative Creative America est également soutenue par des syndicats professionnels (Screen Actors Guild, Directors Guild of America, IATSE International, American Federation of Television and Radio Artists). La vidéo publiée ci-dessus accuse ainsi les sites web étrangers de voler les idées et les innovations américaines, affectant par conséquent des milliers d’emplois américains.
L’industrie du divertissement n’en démordra pas. Elle veut voir entrer en vigueur les lois SOPA et PIPA, sous une forme ou sous une autre. Et elle est prête à investir des sommes folles pour y parvenir. Selon les informations compilées par le centre pour une politique réactive (Center for Responsive Politics), une ONG non partisane citée par Politico, plus de 91 millions de dollars ont été dépensés en lobbying en 2011.
C’est toutefois nettement moins que les 185 millions de dollars dépensés en 2010 par l’industrie du divertissement pour défendre ses intérêts à Washington. Le lobby du numérique a, en comparaison, mobilisé « à peine » 15 millions de dollars en 2010 et 15 autres en 2011.
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