Vous êtes plutôt du genre à participer aux « défis Facebook » dès que l’un d’eux surgit sur le réseau social ? Alors prenez garde à l’endroit où vous avez l’intention de le faire : car si vous exécutez le challenge dans un lieu inapproprié, par exemple sur votre lieu de travail, votre employeur peut tout à fait décider de vous licencier pour faute grave, même si les faits se sont déroulés après la journée de travail.
C’est le verdict qu’a rendu à la mi-novembre la cour d’appel de Reims dans une affaire de « défi Facebook » intitulé « à l’eau ou au restau ». Dans leur arrêt, les magistrats ont validé le licenciement d’une aide-soignante travaillant dans une maison de retraite médicalisée, en considérant que les faits qui lui étaient reprochés « ne sont pas détachables de l’exécution de son contrat de travail ».
Le défi « à l’eau ou au restau » a connu son heure de gloire à l’été 2014. Il consistait en résumé à nommer des membres de Facebook pour les pousser à se jeter à l’eau dans les 48 heures suivant le début du challenge ou inviter au restaurant la personne à l’origine de la nomination. Ce défi, moins grave que le neknomination qui impliquait de l’alcool, avait préoccupé la police au point de diffuser une mise en garde.
Dans cette affaire, l’aide-soignante avait été filmée avec une perruque sur la tête, les mains attachées et la bouche recouverte d’un scotch. Assise dans un fauteuil roulant, elle avait été arrosée par des seaux d’eau et des tuyaux d’arrosage dans l’enceinte de l’établissement. Trois de ses collègues avaient participé au défi, pour enregistrer la scène sur le smartphone et pour l’asperger.
Scène filmée et salariés impliqués
La vidéo, publiée sur Facebook, avait entraîné un constat d’huissier. Malgré le fait que la diffusion ait été limitée aux amis de la jeune femme, la maison de retraite avait quand même lancé une procédure de licenciement. En effet, malgré une disponibilité restreinte au cercle des proches, c’est suffisant pour entraîner une atteinte à l’image de l’entreprise.
Le licenciement pour faute grave était d’autant plus justifié, selon les magistrats, que la jeune femme avait dû solliciter trois collègues pour participer à son défi. Qu’ils aient quitté leur poste brièvement ou non, l’établissement estimait de toute façon que l’action de la jeune femme provoquait une perturbation suffisamment importante des locaux.
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