Les hébergeurs qui stockaient dans leurs data centers les données envoyées sur MegaUpload ont reçu l’autorisation de la justice américaine de commencer dès jeudi à supprimer les données hébergées. L’avocat de MegaUpload espère obtenir un accord de dernière minute pour éviter ce qui porterait atteinte selon lui à la défense et aux consommateurs.

Tout espoir de retrouver des fichiers légaux hébergés sur MegaUpload pourrait se dissiper cette semaine. Les procureurs américains qui instruisent le dossier à charge contre l’entreprise basée à Honk Kong ont donné leur feu vert pour que les données hébergées sur les serveurs de MegaUpload soient supprimées à partir de jeudi, indique le Guardian. L’avocat de la défense, Ira Rothken, espère obtenir un accord pour sauvegarder l’intégrité des serveurs. C’est selon lui aussi important pour les clients de la société qui espèrent retrouver les fichiers qu’ils avaient hébergés, que pour les droits de la défense de MegaUpload qui seraient atteints si les fichiers devaient être supprimés.

Le problème est qu’en procédant à l’arrestation spectaculaire des administrateurs de MegaUpload, et en fermant l’ensemble des sites affiliés, les autorités américaines ont aussi gelé les comptes bancaires de la société. Comme l’avait montré l’acte d’accusation de MegaUpload, celui-ci faisait héberger ses données principalement par Caparthia Hosting, qui accueillait 25 péta-octets de données sur plus d’un milliers de serveurs, par le transitaire Cogent et par la société néerlandaise LeaseWeb qui hébergeait aussi 630 serveurs. Or les comptes étant gelés, ces hébergeurs ne peuvent plus se faire payer les frais d’hébergement des serveurs, qui représentent une charge importante même s’ils n’utilisent plus de bande passante.

Les hébergeurs Caparthia Hosting et Cogent Communications ont donc demandé l’autorisation de supprimer les données hébergées pour pouvoir relouer les serveurs à d’autres clients, ce qu’ont accepté les procureurs américains. Ces derniers ont bien fait procéder à une copie partielle des serveurs lors de l’opération policière, mais ils ne les ont pas matériellement saisi, et ils n’ont plus le droit d’y avoir accès maintenant que le mandat a été exécuté.

La seule solution serait que les autorités américaines acceptent de payer les frais d’hébergement des milliers de serveurs, pour ne pas effacer des données utiles au procès et éventuellement utiles aux clients de MegaUpload. « Nous sommes à ce stade modérément optimistes que parce que les Etats-Unis et MegaUpload devraient avoir un désir commun de protéger les consommateurs, un accord de ce type sera trouvé », indique Ira Rothken. Mais à cette heure, rien n’est moins sûr.

Ce qui devrait apporter de l’eau au moulin de ceux qui veulent poursuivre en justice les Etats-Unis pour la perte des fichiers légaux hébergés par MegaUpload.

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