Cuil n’aura pas longtemps marqué l’histoire des moteurs de recherche. Lors de son apparition en juillet 2008, le site avait été présenté comme un possible « Google-killer », capable de concurrencer le moteur de recherche de référence avec une rapidité d’indexation sans équivalent. Très vite, l’effet de nouveauté a disparu, entraînant le trafic de Cuil avec lui. Le reste de l’histoire se finit assez lamentablement par une fermeture du moteur de recherche, deux ans plus tard, en septembre 2010.
Si Cuil avait suscité des espoirs, c’est qu’il avait été fondé par deux anciens ingénieurs de Google, Anna Patterson et Russel Power, et par un ancien d’IBM, Tom Costello, et par le fondateur d’AltaVista Louis Monier. Ensemble, ils avaient levé 33 millions de dollars de financement. Pour se démarquer, Cuil promettait de ne pas enregistrer l’historique de recherches de ses utilisateurs et de ne pas observer leurs habitudes de navigation.
« Quand vous recherchez avec Cuil, nous ne collectons aucune information personnellement identifiable. Nous n’avons aucune idée de qui envoie des questions : pas de nom, pas d’adresse IP, et pas de cookies. Votre historique de recherche est votre affaire, pas la nôtre« , affirmait Cuil. Comme le fait aujourd’hui DuckDuckGo.
En guise d’épilogue, Google (chez qui Anna Patterson est retournée travailler en qualité de « Directrice de la Recherche ») a racheté 7 brevets de Cuil, tous déposés le 24 juillet 2008. Comme un pied de nez supplémentaire, aucun des brevets concernés ne touche aux algorithmes d’indexation, pourtant vantés en 2008. Ils ont tous trait à l’interface graphique de Cuil, avec par exemple la possibilité d’utiliser des onglets pour préciser la recherche lorsqu’il y a un double-sens possible (« Orange le fruit », ou « Orange la marque »), par exemple, ou de l’affiner par des menus déroulants.
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