Non, il ne s’agissait pas d’une parodie à prendre au 15ème degré. Mercredi, Numerama publiait la chanson « Ta liberté de voler » des Rois de la Suède, qui nous avait été présentée par le groupe comme « une sorte de droit de réponse » à ceux qui ont fondé l’église du Kopimism pour vouer un culte au partage et à la copie. Courageux. Beaucoup parmi vous nous assuraient en reprenant le pedigree du groupe qu’il s’agissait d’un texte à ne surtout pas prendre au premier degré, et nous-mêmes nous étions posés la question. Pourtant, rien dans la chanson et dans sa mise en scène (si ce n’est le tout dernier couplet) ne laissait penser qu’il puisse s’agir d’une parodie des pro-Hadopi et des anti-piratage.
Et effectivement, il ne s’agissait pas d’une parodie. Le message de la chanson est bien à prendre au 1er degré, comme l’a confirmé le co-auteur et musicien Ivan Caillot sur le site des Rois de la Suède.
« La chanson ne s’adresse pas tant aux gens qui téléchargent des disques, des séries ou des films qu’à ceux qui prônent le téléchargement comme étant la solution pour avoir une culture idéale. C’est complètement con. Et leurs idéaux de partages s’arrêtent là où ça commencerait à empiéter sur leur petit confort« , explique Ivan, qui prend en exemple ceux des Anonymous qui se sont opposés à la vente de t-shirts Anonymous. « On croît rêver« .
Se voulant pédagogue, Ivan Caillot explique en répondant à des commentaires sur son site que le piratage est réellement néfaste pour la production musicale. « Le coût d’un album dans de bonnes conditions c’est minimum 30 000 € sans compter la promo, les clips, etc. L’addition monte souvent au delà de 70 000 €. Tu crois que la major se gave, ça peut arriver sur deux ou trois albums dans l’année mais combien de flops qui auront vendu 1 000 disques et n’auront rapporté que 5 000 €« , écrit l’auteur. « Ca m’embête d’avoir à défendre les majors étant moi-même très attaché à l’indé, mais vois-tu j’ai financé mon album solo et ça m’a coûté un bras et demi, j’aurais adoré que quelqu’un d’autre mette l’argent et prenne le bouillon à ma place« .
« C’est marrant que je me fasse l’avocat des majors (…), surtout qu’elles sont largement responsables de leur perte en n’ayant pas réagi face à la montée du MP3. Mais encore une fois les fautifs ultimes ce sont plutôt nous qui téléchargeons, et si on n’a pas conscience de ça c’est moche…« .
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