Il y a plusieurs mois, l’industrie du disque a prévenu certains grands comptes français qu’il était de leur devoir de ne pas faire de publicité sur « les sites de P2P ». La menace de recourir aux tribunaux a suffit à convaincre certains opérateurs téléphoniques ou autres spécialistes des chemins de fer de ne plus diffuser de publicité sur les sites traitant d’un peu trop prêt de P2P. L’industrie considère qu’il s’agit là d’une participation indirecte à la violation de leurs droits d’auteur, à travers le financement du piratage.
Bien que contestable, la logique peut se défendre.
Mais quid d’une plainte à l’encontre de plateformes légales de la musique en ligne qui souhaitaient aller déterrer en leur camp les utilisateurs pirates pour les convaincre des charmes de la légalité ?
N’est-il pas intelligent d’aller voir « les pirates » chez eux pour leur vanter les mérites des plateformes légales, et les faire sortir ainsi sans violence de l’illégalité ?
Certes, payer les sites pirates pour faire de la pub entretient ces sites, mais aucun n’a besoin des publicités de Napster ou d’Apple pour continuer à vivre.
Et pourtant
Dans son grand réflexe procédurier digne de Pavlov, l’industrie du disque britannique a exigé des deux acteurs de la musique en ligne d’arrêter de faire de la publicité sur les sites de P2P. Steve Redmond, le directeur de communications de la BPI (la RIAA britannique) considère que ces publicités sont une « blague de mauvais goût ». « Nous déplorons la distribution non autorisée de musique sur les sites internet qui prospèrent en vendant de la publicité sur le dos du vol de droit d’auteur« , indique-t-il ainsi au journal britannique Guardian. « Il est des plus ironique qu’iTunes et Napster, deux entreprises qui ont fait tellement pour encourager le téléchargement légal, aient été pris sur ces sites. Nous demandons à toutes les sociétés d’être vigilentes et de mettre des systèmes en place pour s’assurer qu’elles ne font pas de publicité sur ce genre de sites, même inconsciemment« , ajoute Redmond, menace de plainte à l’appui.
Napster et Apple se sont immédiatement exécutés, avec de plates excuses.
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