Pas d’abrogation, pas de remplacement mais plutôt une refondation. Dans une tribune publiée dans Le Monde, François Hollande réaffirme son engagement contre le téléchargement illicite sur Internet, même hors marchand. Décochant quelques flèches contre la loi Hadopi, le candidat socialiste souhaite repenser le mécanisme de la riposte graduée.

La ligne de François Hollande sur l’accès aux contenus culturels sur Internet se clarifie. Dans une tribune parue ce vendredi dans Le Monde, le candidat socialiste détaille ses intentions et ses projets notamment à l’égard de la loi Hadopi. Une précision bienvenue suite à la valse-hésitation du Parti socialiste sur ce dispositif, nous faisant écrire que « le changement, c’est tout le temps« .

Pas de dépénalisation du téléchargement

Comme attendu, François Hollande ne légalisera pas les échanges d’œuvres sur Internet, y compris lorsque ces derniers se déroulent hors de l’espace marchand. « Nous ne considérons pas le piratage comme un problème mineur. Nous soutiendrons et rendrons plus efficaces les actions judiciaires visant à tarir à la source la diffusion illégale des œuvres protégées« .

« Nous combattrons ces plates-formes délocalisées et incontrôlables qui déversent des contenus culturels sur le réseau sans jamais participer à leur financement » poursuit-t-il, avant de dresser un parallèle avec la finance folle. « De la même manière qu’on ne peut plus laisser prospérer un marché financier dérégulé, on ne peut pas accepter un marché numérique sans maîtrise« .

François Hollande renouvelle ses critiques sur Hadopi

Est-ce à dire que la loi Hadopi sera conservée telle quelle ? Dans cette tribune, l’avenir de l’Hadopi n’est pas directement abordé. Tout juste François Hollande affirme ne pas penser que « la seule répression soit la réponse au problème posé, ni que le système imaginé, par sa complexité et les questions qu’il soulève en matière de protection de la vie privée, soit le bon« .

Avant toute chose, le candidat socialiste appelle d’abord à « retrouver le chemin du dialogue« , à « mettre tous les acteurs autour d’une table« . Et de reconnaître ensuite que la loi Hadopi, « tant controversée« , « a coûté cher sans permettre la transition des industries créatives vers le numérique » et « n’a pas non plus financé de manière probante la création« .

Le candidat PS veut soutenir tous les dispositifs défendant la culture

Que faire, alors ? L’ancien premier secrétaire du PS promet de soutenir « tous les dispositifs qui nous permettent de défendre notre culture, mais aussi notre économie : soutien à la production et à la création, gestion collective des droits, adaptation et protection de la chronologie des médias, lutte contre les contrefaçons, rémunération pour copie privée, défense des plateformes numériques innovantes« .

La décision de supprimer la loi Hadopi est donc, a priori, écartée par François Hollande. Tout comme son remplacement par un autre dispositif. Le candidat préfère « repenser » le mécanisme et d’adresser un clin d’?il rassurant au monde de la culture. « La gauche a toujours soutenu la création artistique et les créateurs » et notamment le droit des auteurs, tant moral que patrimonial.

Sans aucun doute, la tribune rassurera les industries du divertissement. Et alimentera les moqueries de l’UMP sur le programme socialiste à l’égard d’Hadopi.

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