Depuis mardi 20 décembre, les personnes qui souhaitent se rendre aux États-Unis sont invitées, si elles le souhaitent, à indiquer leur présence sur les réseaux sociaux dans le formulaire de demande d’ESTA (Electronic System for Travel Authorization, réservé aux ressortissants des 38 pays exemptés de visa pour une visite de 90 jours ou moins).
L’option s’accompagne d’une liste déroulante des plateformes les plus populaires, auxquelles l’utilisateur peut associer son compte personnel : Facebook, Twitter, YouTube, LinkedIn, Instagram, Tumblr mais aussi — entre autres propositions — Vkontakte, l’équivalent russe de Facebook.
Cette ligne de renseignement supplémentaire, proposée par le gouvernement américain en juin dernier afin de mieux repérer des ressortissants potentiellement liés à des groupes terroristes comme l’État islamique, avait provoqué un tollé auprès de l’Internet Association, qui représente des géants de la tech comme Facebook, Google et Twitter.
La mesure inquiète l’Union américaine pour les libertés civiles
Elle n’avait pas manqué de s’alarmer de l’impact négatif de cette mesure sur la vie privée et la sécurité des visiteurs concernés, qui étaient plus de 77 millions pour la seule année 2015. Sans compter qu’une telle collecte de renseignements pourrait aboutir très rapidement à la création de la plus grande base de données gouvernementale au monde.
Si l’option reste facultative — comme cela est bien indiqué sur le formulaire –, la rigueur bien connue des douanes américaines devrait inciter de nombreux visiteurs à les renseigner par prudence.
Les opposants à cette mesure ne décolèrent pas, à l’instar de Michael W. Macleod-Ball, de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), cité par Politico : « On dispose de très peu d’informations sur la façon dont ces informations sont collectées, conservées et partagées avec d’autres agences [gouvernementales], il n’y a aucune ligne directrice sur l’utilisation qui est faite de ces données ».
Une porte-parole des douanes s’est contentée de répéter que la mesure visait à « identifier des menaces potentielles ». Un objectif louable mais d’une grande naïveté : on doute qu’un membre ou un sympathisant d’un groupe terroriste indique volontairement, dans son formulaire, ses comptes en ligne liés à cette activité.
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