En cette fin d’année 2016, Julian Assange peut de nouveau surfer sur le net. En effet, son accès à Internet a été remis en place par l’Équateur la semaine dernière après deux mois de coupure. C’est au détour d’un entretien avec le site Repubblica que le fondateur de WikiLeaks a confirmé le retour de sa connexion.
C’est à la mi-octobre que Julian Assange a annoncé, via le compte Twitter géré par WikiLeaks, que sa « connexion Internet a été intentionnellement coupée par un État ». Si l’hypothèse de tensions entre Julian Assange et l’Équateur a été avancée un temps, il est apparu que cette coupure a été motivée pour d’autres raisons.
La décision de Quito de réduire au silence Julian Assange a été justifiée par le souhait de ne pas interférer avec la campagne présidentielle américaine. Ces derniers mois, WikiLeaks a publié plusieurs documents sensibles sur l’élection, en particulier en lien avec le camp démocrate, ce qui a été perçu comme une ingérence par l’Équateur.
Le pays a expliqué avoir voulu empêcher WikiLeaks de publier de nouveaux documents relatifs aux élections américaines, en vertu du principe de « non-intervention » dans les affaires extérieures, mais au risque d’apparaître comme un censeur politique ou, à défaut, comme vulnérable aux pressions de Washington.
La Maison Blanche a toutefois démenti être intervenue auprès de Quito pour lui demander de suspendre provisoirement l’accès à Internet de Julian Assange. Sans surprise, le site dédié aux lanceurs d’alerte a affirmé le contraire, disant avoir obtenu de plusieurs sources la confirmation de l’implication de l’Amérique.
Toujours est-il qu’à la suite de cette coupure, WikiLeaks a aussitôt mis en place un accès à Internet de secours, en optant vraisemblablement par une connexion mobile en 3G ou 4G. Accès qui n’est aujourd’hui plus nécessaire d’utiliser maintenant que Quito a mis un point final à ses restrictions.
Coïncidence ou non, il apparaît que le retour de la connexion à Internet de Julian Assange survient plus ou moins au même moment que l’élection de Donald Trump par le collège électoral des Etats-Unis, le 19 décembre. Ce vote a marqué l’élection définitive du candidat républicain, le scrutin américain étant indirect.
Bloqué depuis 2012
Rappelons que l’Équateur a accepté en 2012 d’accorder sa protection diplomatique à Julian Assange. en raison d’une « persécution politique » subie par le fondateur de Wikileaks. Ricardo Patino, le ministre des affaires étrangères de l’époque, avait expliqué qu’Assange risquait s’il était arrêté d’être extradé vers les États-Unis et d’y subir « un procès non équitable ».
Patino est toujours resté fidèle à sa position, malgré les pressions de la Grande-Bretagne, mais il n’est plus en charge de la diplomatie équatorienne depuis mars 2016. Depuis 2012, Julian Assange est coincé dans l’ambassade de l’Équateur à Londres, dans des conditions qui en font une « détention arbitraire » condamnée par le groupe de travail spécialisé de l’ONU
Julian Assange avait trouvé refuge auprès de l’Équateur pour échapper à un mandat d’arrêt européen qui risquait de l’envoyer en Suède, dans le cadre d’une affaire d’agression sexuelle, puis éventuellement aux États-Unis, où il fait l’objet d’une accusation pénale pour espionnage et divulgation de documents militaires confidentiels.
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