La semaine dernière, nous rapportions que PayPal s’était arrogé un droit de regard sur les livres électroniques distribués par les plateformes qui utilisent ses services de paiement. La filiale d’eBay leur avait demandé de censurer certaines formes de littératures érotiques, en ne diffusant plus les livres qui évoquent des scènes de viols, d’incestes, de zoophilie, ou de relations sexuelles impliquant des enfants, y compris entre eux.
Avec cette politique, non seulement PayPal sacrifiait des pans entiers de la littérature, qui ont donné lieu à des œuvres fameuses (comme celles du Marquis de Sade ou de Nobokov), mais il se donnait un étrange rôle de censeur public, qui va au delà du simple respect de la légalité. Un rôle d’autant plus étrange que PayPal ne joue qu’un rôle d’intermédiaire de paiement, qui n’endosse donc aucune responsabilité pour la nature des transactions opérées.
Face à la bronca qu’il a provoqué, PayPal a finalement renoncé pour l’essentiel à cette nouvelle politique, sans abandonner totalement son droit de regard sur le contenu publié. Dans un billet publié sur le blog officiel de la société, le directeur de la communication Anuj Nayar explique que « nous allons concentrer cette politique uniquement sur les e-books qui contiennent des images potentiellement illégales, pas sur les e-books qui se limitent à du texte« .
« La politique interdira l’utilisation de PayPal pour la vente d’e-books qui contiennent de la pédopornographie, ou d’e-books avec du texte et des images obscènes de viols, de bestialité ou d’inceste (tel que défini par les critères juridiques américains pour l’obscénité : du contenu qui fait appel à l’intérêt lascif, qui décrit une conduite sexuelle d’une manière manifestement offensante, et qui manque de valeur littéraire, artistique, politique ou scientifique sérieuse)« , précise-t-il.
Par ailleurs, PayPal ne va plus demander la suppression de catégories entières de livres, mais bien de livres en particulier, avec la possibilité pour l’éditeur de s’opposer à la demande de censure en présentant des contre-arguments.
L’EFF, qui avait mené la charge contre PayPal en réunissant une dizaine d’organisations dans une lettre ouverte, s’est dite satisfaite par ce revirement.
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