Les Français sont toujours les champions du droit à l’oubli. Les dernières statistiques de Google montrent en effet que c’est depuis l’Hexagone qu’est envoyé le plus grand nombre de demandes de suppression. En date du 27 décembre 2016, l’ensemble des requêtes concernait plus de 377 000 adresses, soit légèrement plus d’une demande européenne sur cinq.
Les internautes français devancent ainsi d’assez loin ceux des quatre autres grandes nations du Vieux Continent, à savoir l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne, qu’il s’agisse du nombre total d’URL dont la suppression a été demandée ou bien du nombre total de demandes envoyées par les particuliers.
Concernant le nombre de demandes envoyées par les Français, celui-ci s’élève à 217 292, toujours en date du 27 décembre. Il s’agit-là du cumul de toutes les requêtes reçues par la firme de Mountain View depuis qu’elle a mis en place son formulaire à travers lequel n’importe qui peut réclamer le retrait d’un lien de l’index du moteur de recherche — mais reste libre d’accepter ou non d’enlever l’URL litigieuse.
La preuve : sur la totalité des adresses ciblées, seule une toute petite moitié a bien été effacée : 49,9 %, soit 157 279 liens. Le reste (51,1 %, soit 164 529 URLs) est toujours référencé dans Google. Par ailleurs, c’est en France que le ratio entre les URL laissées dans le moteur et celles effacées est le plus équilibré. Au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie, Google ne donne pas suite dans pratiquement deux cas sur trois.
C’est un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui a provoqué la mise en place de ce formulaire et la publication de ces statistiques. Le verdict de l’institution oblige les moteurs de recherche — donc surtout Google — à mettre en place un mécanisme qui offre aux Européens la possibilité de bénéficier du droit à l’oubli sur le web.
Droit à l’oubli et difficultés
Le droit à l’oubli est un concept qui consiste à permettre à un particulier de réclamer que des informations appartenant au passé ne soient plus aisément accessibles au motif qu’elles pourraient lui nuire aujourd’hui. Dans le dispositif imaginé par Google, il faut comprendre que l’information n’est pas supprimée : elle est toujours en ligne ; la différence, c’est qu’il devient plus difficile de la trouver avec son moteur de recherche.
La procédure que propose Google est toutefois critiquée, dans la mesure où Google s’est retrouvé à la place du juge judiciaire pour déterminer, lorsqu’une demande lui parvient, si elle a vocation à demeurer dans son index ou non. En effet, Google doit trouver un délicat équilibre entre la nécessaire protection de la vie privée et l’intérêt du public à accéder à l’information.
Mais est-ce à une entreprise privée américaine de le dire ?
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