Les machines à voter ont beau faire l’objet d’un moratoire depuis 2007, elles incitent toujours à la plus grande méfiance. La preuve : alors que doit se tenir le 23 avril et le 6 mai 2017 l’élection présidentielle française, un député a décidé de remettre le sujet sur le devant de la scène par le biais d’une question écrite adressée au ministère de l’Intérieur, désormais dirigé par Bruno Le Roux.
Repérée par Next Inpact, l’interrogation du parlementaire des Hauts-de-Seine porte sur la « sécurisation du vote électronique », dans la mesure où il existe un « risque connu sur la fiabilité des machines et sur la difficulté de recompter les voix », sans parler de « la menace de piratage informatique par des puissances étrangères », dans le but de déstabiliser un pays.
Une menace prise très au sérieux par la France et l’Allemagne, deux États qui ont des échéances politiques importantes en 2017 — pour l’Allemagne, il y aura les élections générales en septembre. Fin novembre, le patron du renseignement allemand, Bruno Kahl, expliquait « qu’il y a des indications selon lesquelles des cyberattaques se produisent dans le seul but de produire de l’incertitude politique ».
En France, le risque est-il élevé ?
Statuo quo maintenu
Le moratoire pris en 2007 interdit aux communes qui ne sont pas déjà équipées de commander des machines à voter pour équiper leurs isoloirs. Ce qui veut dire qu’il existe un certain nombre de circonscriptions territoriales qui en sont dotées. En 2012, on dénombrait 64 communes de plus de 3 500 habitants dans cette situation, ce qui concerne plus de 1,5 million d’électeurs.
Face aux inquiétudes légitimes suscitées par les machines à voter et au regard de la durée du moratoire, ne serait-il pas temps de démanteler les installations existantes et de revenir à des méthodes de vote plus traditionnelles ? Ce n’est pas la position du gouvernement, qui préfère maintenir le statu quo : il ne compte pas lever le moratoire de 2007 mais il n’a pas non plus l’intention d’interdire les machines déjà en place.
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