Une petite phrase énigmatique s’était glissée dans les colonnes du Monde lundi. « Par ailleurs, Mohamed utilise peu les téléphones, de même qu’il ne navigue pas sur les sites islamistes« , assurait le quotidien, dans un article consacré à la connaissance qu’avait la DCRI du tueur de Toulouse Mohamed Merah.
Le journal n’expliquait pas d’où provenait cette affirmation, qui laisse naïvement perplexe.
Si Merah n’a pas visité de sites internet islamistes, pourquoi la première annonce de Nicolas Sarkozy après l’intervention du RAID a-t-elle été la création d’un délit de visites de sites internet faisant l’apologie du terrorisme ou appelant à la haine et à la violence ? Le président aurait-il profité d’un évènement tragique pour accentuer la surveillance du web en France, alors-même qu’il savait que le terroriste n’avait pas pour habitude de visiter les sites dont il veut interdire la lecture, et que ça n’aurait donc servi à rien ?
Visiblement oui. Le Canard Enchaîné affirme que Mohamed Merah avait été placé sous écoute entre mars et novembre 2011, à la fois pour ses communications téléphoniques et ses visites de sites Internet. « Sous couvert de lutte antiterroriste, la DCRI a demandé une vingtaine de fois et a obtenu de Matignon que les conversations téléphoniques et les connexions Internet des membres du clan Merah soient placées sous surveillance. À ce titre, la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité avait été saisie et avait chaque fois émis un ‘avis favorable’. Pourtant, en novembre 2011, ‘à la demande de la DCRI’ elle-même, ces écoutes ont été interrompues »« , raconte le Canard, cité par Street Generation.
C’est suite à cette surveillance que la DCRI aurait estimé que Mohamed Merah ne montrait aucun signe d’activisme idéologique. Selon plusieurs observateurs de haut rang, Merah pourrait avoir été recruté comme « indic » par la DCRI, laquelle dément formellement.
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