Giovanni Pitruzzella, le chef des autorités antitrust d’Italie, a révélé récemment au Financial Times ses intentions de s’engager dans son pays contre la diffusion de fausses informations. Notamment, le politique italien souligne que l’Europe devrait créer des agences indépendantes capables de s’opposer à la diffusion des mensonges, en supprimant les fausses nouvelles et en imposant des sanctions.
Pitruzzella, en effet, explique : « La post-vérité de la politique est l’un des stimulants du populisme et l’une des menaces contre nos démocraties. Nous avons atteint une bifurcation du chemin : nous devons choisir entre laisser internet […] comme un Far West ou appliquer des règles qui suivent et respectent les changements de la communication. Je pense qu’on a besoin d’établir ces règles, en étant le rôle du secteur public. »
La post-vérité de la politique est l’un des stimulants du populisme et l’une des menaces contre nos démocraties
Ces agences, qui ne doivent pas être privées ou contrôlées par les réseaux sociaux, devraient être directement liées aux autorités politiques européennes, selon Pitruzzella.
À vrai dire, en Italie, le débat autour des fausses informations a été relancé à cause de la diffusion récente d’une « fake news » distribuée par le parti politique d’extrême droite « Forza Nuova » sur la plateforme Facebook. La nouvelle mensongère accusait directement les vagues de migrants en provenance d’Afrique du Nord d’avoir causé des cas récents de méningites qui ont eu lieu en Italie. La publication originale, qui a été ensuite supprimée par Facebook avait obtenu 6 000 « j’aime » et 9 000 partages.
Le responsable de la section des Maladies Infectieuses de l’hôpital Saint Raphael de Milan, Adriano Lazzarin, a expliqué que ces cas de méningites étaient liés aux méningocoques de type B et C, diffusés en Italie et en Europe, tandis qu’en Afrique la bactérie est de type A. Par conséquent, il est hautement improbable que les réfugiés venus des pays d’Afrique aient diffusé cette maladie.
Ainsi, Pitruzzella relance en soulignant : « Ce n’est pas le devoir d’une entité privée de contrôler l’information. C’est historiquement le devoir des pouvoirs publics. Ils doivent garantir que l’information est correcte. »
Cette initiative rappelle dans le même temps la nécessité d’encadrer ces éventuelles agences et leur pouvoir coercitif. Bien entendu, les réseaux sociaux auraient moins d’information « poubelle », mais à quel point ces agences seraient-elles utilisées pour masquer des informations qui déplaisent aux gouvernements ? Au hasard, les conditions inhumaines des migrants en Italie, obligés de vivre par milliers dans des petits centres d’accueil sans chauffage ni eau chaude, entourés par des barbelés.
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