Après l’euphorie qui a accompagné son lancement sur le marché de la téléphonie mobile en début d’année, Free doit désormais faire face à un succès qu’il semble avoir du mal à gérer. Déjà en peine auprès de ses clients, avec un réseau qui doit redevenir pleinement fonctionnel dans les jours prochains (et ça semble déjà bien mieux), Free doit aussi gérer un début de conflit social en interne.
Deux radios nationales, RTL et Europe 1, ont décidé de diffuser ce week-end un reportage sur les méthodes de management de Free, fortement contestées par des salariés (ou anciens salariés) qui en dénoncent la brutalité.
« A chaque petit écart, ses supérieurs sont impitoyables. Un retard de quelques minutes, une attitude qui déplaît,… tout est prétexte pour mettre fin à une période d’essai. Pire, les renvois ont lieu aux yeux de tous« , raconte RTL, qui fait témoigner une ancienne opératrice de centre d’appel. Elle dit avoir vu « des filles pleurer dans les toilettes« , et assure que tous les licenciements se font au vu du tout le personnel.
Sur Europe 1, une ex-salariée confirme. « Je suis repartie à mon poste de travail suivie de mon responsable dans le dos, qui m’a dit qu’il fallait à tout prix que je lui rende publiquement tous mes effets : mon badge, mon casque… Et il m’a reconduit jusqu’à la porte, devant tout le monde« . Selon la radio, d’anciens salariés de Free confieraient avoir parfois assisté à ce types de licenciements plusieurs fois par jour.
« C’est un terrorisme managerial« , accuse même un délégué CFDT. « On a jamais vu ça dans l’histoire du groupe« . Il prévient qu’une grève pourrait éclater si Free ne prend pas « des mesures urgentes« . Lesquelles pourraient déjà avoir été prises pour partie, avec le renvoi de la directrice du principal centre d’appel concerné.
Mais Bernard Alain, le responsable télécoms de Force Ouvrière, affirme que le syndicat a entendu le même type de témoignages « sur d’autres sites Free« . « Le dialogue social dans cette entreprise est à l’image de sa démarche commerciale, c’est-à-dire très originale« , accuse-t-il.
De son côté, Free se contente de rappeler qu’il a créé 900 emplois en neuf mois pour accompagner son développement. Une manière aussi de répondre à Martin Bouygues, qui avait menacé de licenciements massifs si Free Mobile débarquait sur le marché.
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