2009
En octobre, Chelsea Manning est déployée en Irak. En tant qu’analyste des services de renseignement, l’intéressée a naturellement accès à un certain nombre d’informations classifiées.
2010
Premières publications
Le 5 janvier, Chelsea Manning commence à télécharger des documents confidentiels sur les guerres que conduisent les Etats-Unis en Irak (400 000 fichiers) et en Afghanistan (91 000). Elle enregistre ensuite toutes ces données sur des disques avant de les copier sur son ordinateur personnel.
Le 18 février, WikiLeaks publie une première vague de documents, des télégrammes de l’ambassade américaine à Reykjavík, la capitale islandaise. Il s’agit alors des prémices des futures révélations sur la diplomatie américaine qui surviendra entre le 28 novembre 2010 et le 2 septembre 2011.
Le 5 avril, WikiLeaks met en ligne une vidéo montrant une bavure de l’armée américaine lors d’un raid aérien à Bagdad, le 12 juillet 2007. On y voit un hélicoptère ouvrant le feu sur un groupe de civils, provoquant la mort de dix-huit personnes, dont deux journalistes de l’agence Reuters.
Arrestation et poursuite des publications
Le 27 mai, la police militaire américaine procède à l’arrestation de Chelsea Manning, qui est toujours en Irak. Quatre jours plus tard, l’analyste américaine est transférée dans un camp de détention situé au Koweït.
Le 6 juillet, l’armée américaine l’accuse officiellement de ne pas avoir eu la conduite attendue dans l’affaire de la vidéo du raid aérien sur la population. Chelsea Manning fait alors face à deux chefs d’accusation.
Le 25 juillet, WikiLeaks frappe un grand coup avec la sortie des journaux de guerre afghans (Afghan War Diary), que Chelsea Manning est accusée d’avoir transmis. Au total, ce sont plus de 91 000 fichiers qui sont diffusés.
Le 29 juillet, Chelsea Manning quitte le Moyen-Orient pour poursuivre sa détention préventive aux États-Unis dans le camps des Marines à Quantico, en Virginie.
Le 22 octobre, WikiLeaks poursuit sa diffusion de documents confidentiels, avec cette fois un focus sur l’Irak. Il s’agit alors de la plus grosse fuite de fichiers classifiés de l’histoire de l’armée des États-Unis, avec près de 400 000 documents.
2011
En janvier, les conditions de détention de Chelsea Manning alarment le rapporteur spécial sur la torture, qui les dénonce.
Le 2 mars, l’armée ajoute de nouveaux chefs d’accusation contre Bradley Manning. Il est toutefois précisé aux avocats de Chelsea Manning que la sanction la plus lourde, à savoir la peine de mort, ne serait pas demandée.
2012
Le 19 juin, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se réfugie dans l’ambassade d’Équateur à Londres. Il est actuellement toujours coincé dans l’enceinte diplomatique. Il craint d’être tôt ou tard envoyé vers les États-Unis par le jeu des extraditions entre les USA, le Royaume-Uni et la Suède, pays dans lequel il a des ennuis judiciaires.
2013
Chelsea Manning fait face à la justice
Le 28 février, Chelsea Manning adopte avec ses avocats la stratégie du plaider-coupable sur dix des vingt-deux chefs d’accusation.
Le 3 juin, le procès de Chelsea Manning débute devant une cour martiale.
Le 30 juin, l’ex-analyste de l’armée est reconnue coupable sur la plupart des griefs retenus contre elle mais est toutefois acquittée sur la collusion avec l’ennemi, qui aurait pu lui valoir une peine de prison à perpétuité sans espoir de remise de peine.
Le 21 août, la cour martiale rend son son verdict et condamne Chelsea Manning à 35 ans de prison. Sa peine devra être purgée à Fort Leavenworth, dans le Kansas.
2016
Situation préoccupante pour Chelsea Manning
Le 5 juillet, Chelsea Manning est hospitalisée pour une tentative de suicide.
Le 4 octobre, nouvel incident. La presse fait état d’une deuxième tentative de suicide.
2017
Le bout du tunnel
Le 17 janvier, Barack Obama commue la peine de Chelsea Manning. Depuis des jours, des rumeurs à Washington laissaient entendre que le président sortant souhaitait intervenir en faveur de la lanceuse d’alerte avant de quitter la Maison Blanche.
Le 17 mai 2017, Chelsea Manning peut sortir de prison et espérer retrouver une vie à peu près normale. Au total, l’ancienne analyste de l’armée américaine aura passée pratiquement sept ans derrière les barreaux, soit un cinquième de la peine que la cour martiale avait fixée à son encontre.
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