Les jeux en ligne peuvent-ils servir aux terroristes pour communiquer entre eux, en vue par exemple de commettre des attentats ? Ce n’est pas impossible, à en croire le ministère de l’Intérieur. Dans une réponse adressée au député socialiste Alain Fauré qui s’en inquiétait, les services de Bruno Le Roux ont reconnu l’existence d’une telle éventualité et souligné leur vigilance à ce sujet.
« L’utilisation de consoles bénéficiant d’une extension en ligne ou de jeux vidéo en ligne multi-joueurs par certains groupes terroristes ne peut être exclue. Ces jeux permettent à leurs utilisateurs d’échanger pendant qu’ils jouent, et peuvent, de la même façon que les réseaux sociaux, être utilisés à des fins d’endoctrinement mais également de rencontre », écrit la place Beauvau.
Cette inquiétude n’est pas tout à fait nouvelle.
Après les attentats de novembre 2015, une rumeur s’était propagée sur l’utilisation par les terroristes de la PlayStation 4 pour planifier les attaques en région parisienne. Sauf qu’aucun élément décisif n’est venu ensuite donner du crédit à cet improbable bruit de couloir. Si une PS4 a bien été retrouvée au domicile d’un terroriste, rien ne dit qu’elle a été effectivement utilisée pour mener ce funeste plan.
En 2013, des documents confidentiels fournis par Edward Snowden avaient montré que la NSA et le GCHQ ont surveillé World of Warcraft pour tenter d’y déceler d’éventuels messages terroristes ou d’y trouver des groupuscules pour tenter de les infiltrer. Ils montraient que les services de renseignement américains et britanniques s’étaient intéressés à la question dès 2008.
À l’automne 2014, l’État Islamique s’était également manifesté sur le sujet en diffusant ce qu’il présentait comme une présentation d’un jeu détourné du célèbre GTA, censé permettre au joueur d’incarner un jihadiste apprenant les tactiques des combattants islamistes pour affronter l’Occident. En fait, il s’agissait juste d’un montage d’images de GTA 5 mettant en scène de prétendues attaques contre les Américains.
Dans le cas de la France, le ministère de l’Intérieur explique que ces jeux « font, de ce fait, au même titre que tout autre moyen de communication, l’objet d’une surveillance, notamment par les services de renseignement ». « Le ministère de l’intérieur demeure particulièrement vigilant face à cette problématique et aux possibilités de détournements des jeux en ligne », ajoute-t-il.
Le ministère de l’intérieur demeure particulièrement vigilant
En outre, rappellent les services de Bruno Le Roux, la législation oblige les éditeurs et les hébergeurs de jeux en ligne à « mettre en place un dispositif de signalement facilement accessible permettant à toute personne de porter à leur connaissance toutes activités illicites et d’informer promptement les autorités publiques compétentes de comportements illicites qui leurs seraient signalés et qu’exerceraient les destinataires de leurs services ».
Il s’agit de l’article 6. I. 7 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004.
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