Au cours de sa dernière intervention par visioconférence, Edward Snowden s’en est pris à BlackBerry. Il reproche à l’entreprise canadienne de donner accès aux données personnelles de ses utilisateurs à la demande de différents gouvernements malgré son discours officiel.

BlackBerry collabore de près avec différents gouvernements pour leur permettre d’accéder aux données personnelles de ses utilisateurs : c’est, en substance, la critique adressée par Edward Snowden à l’entreprise canadienne pendant son intervention par visioconférence au Cantech Investment Conference, un événement dédié à la tech qui s’est tenu cette semaine à Toronto.

Le lanceur d’alerte et ex-salarié de la NSA et de la CIA, exilé à Moscou depuis ses révélations sur la surveillance de masse américaine en 2013, reproche notamment à BlackBerry de vanter la protection des données personnelles de ses clients par chiffrement tout en mettant parallèlement en œuvre des  « backdoors » (portes dérobées), ces dispositifs cachés qui permettent aux services de renseignement qui en font la demande d’accéder aux communications des citoyens dans le cadre de leurs enquêtes.

snowden
Vice a récemment dévoilé cette pratique de BlackBerry, en vigueur avec les autorités canadiennes depuis au moins 2010 selon les documents sur lesquels s’appuie le média, et qui aurait permis à la police d’accéder à plus d’un million de messages.

BlackBerry avait réagi à ces accusations en expliquant : « Il faut trouver un équilibre entre ce qui est juste, comme aider à l’arrestation de criminels, et empêcher l’intrusion abusive du gouvernement dans la vie privée de ses citoyens, comme quand nous avons refusé l’accès du Pakistan à nos serveurs. Nous avons toujours été capables de maintenir cet équilibre, même quand les gouvernements ont renforcé leur pression pour nous faire changer nos valeurs morales. »

Le véritable client de BlackBerry, selon Snowden : l’État

Edward Snowden reproche aussi à BlackBerry son comportement vis-à-vis des demandes gouvernementales en Inde : « L’Inde leur a dit : ‘nous vous empêcherons d’accéder au marché si vous refusez de déverrouiller ces communications pour nos enquêtes’ et BlackBerry a cédé. Ils suivent l’exemple d’AT&T [l’opérateur de télécoms américain], pour qui le véritable client n’est pas le client mais l’État. C’est la seule personne qu’ils doivent satisfaire. »

Les critiques de Snowden interviennent alors que Blackberry — qui a arrêté la construction de ses smartphones — vient de signer un contrat avec la société de sécurité de Rudy Giuliani, ancien maire de New York devenu conseiller en cybersécurité de l’équipe Trump, à l’usage du gouvernement et des clients d’entreprise.

une comparateur meilleur vpn numerama

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !