Il faut apprécier la condescendance. Dans un article consacré aux « partis fantaisistes ou insolites qui s’invitent aux législatives« , le magazine Marianne a classé lundi le Parti Pirate parmi les « quelques farfelus » qui se présentent au suffrage universel. Un terme malheureux s’agissant de la branche française d’un arbre politique qui connaît une forte croissante en Europe.
Déjà titulaire de deux députés au Parlement Européen, grâce à ses excellents résultats en Suède, le Parti Pirate est aussi présent aux parlements de quatre Länder en Allemagne, et s’affiche avec des intentions de vote situées entre 10 et 12 % au niveau national. Outre-Rhin, le Parti Pirate est devenu ces derniers mois la quatrième force politique du pays.
Certes, en France, le Parti Pirate est encore loin de connaître le même succès, mais l’organisation qui présente 101 candidats est en ordre de marche et peut espérer s’imposer plus durablement dans le paysage politique s’il obtient les financements publics qui paraissent largement atteignables. Ce serait une erreur de ne pas comprendre que le Parti Pirate est beaucoup plus qu’une lubie d’internautes, mais qu’il s’agit d’un véritable mouvement citoyen de fond qui réclame avant tout une nouvelle représentation démocratique. Dans les pays nordiques, le Parti Pirate s’impose beaucoup plus par ses discours sur la transparence de la vie politique et la participation des citoyens aux décisions qui les concernent, que par son programme de légalisation du partage des œuvres.
Même à cet égard, Marianne est méprisant lorsqu’il parle du « dernier dada » des pirates pour évoquer les initiatives prises par la formation contre le vote par internet aux élections législatives. Heureusement que le Parti Pirate est là pour en parler, lorsque l’on sait l’opacité du système. Heureusement qu’il est là pour s’en préoccuper, lorsque l’on sait que sur 178 candidats concernés par l’urne électronique, seuls 5 ont demandé à contrôler le scrutin, dont 4 du Parti Pirate (qui concrètement ne pourront pas le faire).
Heureusement aussi que le Parti Pirate est là pour parler de la censure sur Internet et pour s’en émouvoir. N’est-ce pas Marianne qui, l’an dernier, avait publié une excellente enquête sur les actions de Nicolas Sarkozy contre la défense de la liberté d’expression sur Internet ?
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !