Il risque de devenir stressant de voyager aux Etats-Unis lorsque l’on est un activiste militant pour la liberté d’expression et de communication. Le mois dernier, Wikileaks avait révélé que Jérémie Zimmermann, le porte-parole de La Quadrature du Net, avait été interrogé par le FBI après avoir participé à l’émission The World Tomorrow animée par Julian Assange. Cette semaine, c’est le développeur et activiste Nadim Kobeissi qui raconte avoir subi un sort similaire lors d’un vol vers le Canada avec escale aux Etats-Unis.
Résidant à Montréal, où il étudie les sciences politiques, la philosophie, les droits de l’Homme et l’informatique, Nadim Kobeissi est aussi le développeur de Cryptocat, une solution de messagerie instantanée chiffrée en AES-256, accessible sur le web. Il permet aux internautes qui le souhaitent de discuter en toute confidentialité, et même de s’échanger des fichiers chiffrés (de 600 Ko maximum). Une solution idéale pour les journalistes qui doivent discuter de sujets sensibles avec des sources éloignées, ou pour les dissidents de régimes autoritaires qui veulent pouvoir se coordonner avec discrétion.
Cryptocat est un projet open-source hébergé sur GitHub, mais selon Nadim Kobeissi, les autorités américaines qui l’ont arrêté à l’aéroport l’ont tout de même interrogé sur le fonctionnement du service. « L’interrogateur (qui prétendait avoir 22 ans d’expérience en informatique) m’a demandé quels algorithmes Cryptocat utilisait et m’a posé des questions sur sa résistance à la censure« , raconte Kobeissi sur Twitter. « J’ai été détenu, fouillé, questionné sur mes travaux, et mon passeport a été confisqué pendant près d’une heure« .
« Rien ne justifie qu’on interroge quelqu’un pour un travail de cryptographie open-source« , estime le développeur.
La vidéo de présentation de Cryptocat :
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