« Une aide immédiate et ciblée ». C’est ce que réclament de nombreux leaders de la tech canadienne pour les victimes du Muslim Ban, en soutien au message d’ouverture du premier ministre Justin Trudeau. Ils demandent ainsi à leur gouvernement un droit de résidence temporaire pour les Yéménites, Iraniens, Libyens, Somaliens, Soudanais et Irakiens qui se voient interdire toute entrée aux États-Unis pour 90 jours, ainsi que pour les Syriens (bannis jusqu’à nouvel ordre).
Dans une lettre publiée sur le site BetaKit, les plus de 170 signataires — membres de la communauté des startups locales — affirment en guise d’introduction : « La communauté technologique canadienne est constituée d’individus dont les nationalités, les religions, les orientations sexuelles, les identités de genre, les aptitudes mentales et physiques, et les points de vue sont très divers. Nous sommes persuadés que cette diversité est à la fois une force et une chance. »
La tech canadienne, une puissance qui monte
Plus loin, ils poursuivent : « L’économie canadienne est intimement liée à l’économie des États-Unis ; à ce titre, les décisions des États-Unis ont un impact direct sur toutes les entreprises au nord de la frontière. Le récent Décret empêchant l’entrée sur le territoire des États-Unis de citoyens de sept pays a déjà touché plusieurs membres de notre communauté. »
La portée de ce message est d’autant plus forte que le monde de la tech canadienne, longtemps considéré comme un ensemble de startups destinées à être rachetées par des grands groupes américains, s’est affirmé au cours des dernières années. Ses compétences en matière d’intelligence artificielle font notamment référence, comme l’a rappelé récemment l’arrivée de Steve Irvine, ancien cadre de Facebook, à Toronto pour investir dans ce domaine.
L’un des signataires de la lettre, Allen Lau, patron de Wattpad (une communauté numérique de lecteurs et d’écrivains), est convaincu de l’apport potentiel d’une telle mesure pour le Canada : « ll s’agirait d’un choix gagnant-gagnant. En tirant toutes les opportunités de ce contexte, nous pourrons propulser l’économie canadienne au niveau supérieur ». Il espère notamment inciter ces potentiels travailleurs qualifiés à entreprendre les mesures nécessaires pour s’installer durablement au pays de la feuille d’érable pendant qu’ils bénéficient de ce visa spécifique.
Le gouvernement canadien n’a pas encore décidé s’il allait créer un tel visa
Ahmed Hussen, ministre canadien de l’immigration s’est pour l’instant bien gardé de répondre au sujet de la création d’un tel titre de séjour temporaire : « Nous continuerons à surveiller la situation au fil du temps, et à mener des discussions au sein de mon ministère comme du gouvernement pour développer des politiques potentielles. »
La mobilisation du monde de la tech canadienne fait écho à celle — plus contrastée — de la Silicon Valley.
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