L’affaire MegaUpload trouble les relations entre les USA et la Nouvelle-Zélande. La justice néo-zélandaise vient d’ordonner au FBI de restituer les données qu’il a copiées sans autorisation peu après le raid de la police sur la villa de Kim Dotcom. Les agents fédéraux américains n’ont en effet pas informé les autorités locales de leurs projets et ont procédé à la duplication sans autorisation judiciaire.

Lors de l’opération de police qui a conduit à la fermeture de MegaUpload, les autorités ont saisi 50 millions de dollars d’actifs, 18 noms de domaine et des milliers de serveurs situés aux États-Unis, au Canada et aux Pays-Bas. Elles ont également mis la main sur du matériel informatique, environ 130 ordinateurs, peu après le raid sur la propriété néo-zélandaise de Kim Dotcom.

Ce sont aujourd’hui ces machines qui sont une une source de tension entre les autorités américaines et la justice néo-zélandaise. Le FBI est critiqué pour avoir dupliqué sans autorisation le contenu de ces ordinateurs, puis de l’avoir expédié directement aux États-Unis. Au total, le volume des données concernées représente environ 150 To, incluant une pléthore de mails et d’informations financières.

Wired rapporte que la justice néo-zélandaise a rendu une décision dans laquelle elle ordonne au FBI de procéder à une copie immédiate des 150 To en vue de les retourner au fondateur de MegaUpload, Kim Dotcom. Rien n’indique toutefois que l’intéressé pourra y accéder, du moins pour l’instant. Ce point fera sans doute l’objet d’une passe d’arme judiciaire en marge du procès de MegaUpload.

La procédure de copie pourrait prendre un certain temps, si le FBI doit effectivement s’exécuter. D’après l’un des agents fédéraux, la copie de 29 To a pris dix jours. À ce rythme, la restitution de l’ensemble prendra une cinquantaine de jours. D’autant que la duplication des fichiers chiffrés pourrait s’avérer délicate, à en croire le FBI. Mais pour la juge, c’est un faux problème. L’agence « a les moyens de faire ce travail« .

Selon l’un des avocats, les agents du FBI auraient agi illégalement en clonant ces données et en les envoyant aux États-Unis, sans en informer la police néo-zélandaise. Or, la justice avait déjà ordonné que les informations ne pouvaient être saisies qu’après la décision d’un tribunal. Une affirmation nuancée par le procureur général néo-zélandais, qui affirme que la loi ne porte par sur les informations dupliquées. Elle ne s’appliquerait qu’au matériel lui-même.

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