On ne plaisante pas avec la pornographie en Chine. Un habitant de Qianguo, dans la province de Jilin, a été condamné à 15 jours d’emprisonnement et devra payer une amende de 3 000 yuans (471 euros) pour avoir téléchargé 95 vidéos pornographiques sur son ordinateur personnel.
Ce n’est pas la législation contre la contrefaçon de droits d’auteur qui lui vaut cette peine, mais une loi qui interdit de « produire, transporter, copier, vendre ou louer des livres, images, vidéos et contenus audio obscènes, ou d’utiliser un réseau de communication informatique, le téléphone ou tout autre myen de communication pour disséminer des informations obscènes« . L’homme a reçu la peine maximale prévue par l’article 68 de la loi sur les Peines d’Administration de la Sécurité Publique, qui oblige à condamner ces faits pour « une durée qui ne peut être inférieure à 10 jours » mais « ne peut pas dépasser 15 jours« .
L’article de China Daily qui relaie l’information parue dans le South China Metropolis Daily est intéressant à lire, en ce qu’il montre de la complexité des imbrications entre la censure et la liberté d’expression dans le pays. L’homme qui a été condamné a pu raconter publiquement son histoire sur Internet, en n’hésitant pas à critiquer la décision prise à son encontre.
« La police a dit que j’avais copié des films pornos et enfreint la loi. Qui peut me dire que la peine était raisonnable ?« , a-t-il ainsi demandé. Il a décidé de faire appel.
Il raconte que trois policiers ont découvert les vidéos sur son disque dur après avoir saisi son ordinateur. « Ils ont trouvé des films pornos et m’ont demandé où je les avais téléchargées. J’ai dit que je les avais eu sur Internet et ils m’ont demandé si je les avais uploadées. J’ai dit non. Ils ont alors confisqué mon ordinateur sans reçu, et m’ont puni« . C’est lorsqu’il a menacé de porter plainte contre la police que son ordinateur lui aurait été retourné, signe que les autorités policières chinoises ne sont pas toutes puissantes comme on le perçoit vu d’Europe.
Le plus étrange dans l’histoire reste toutefois la raison pour laquelle les policiers ont fouillé l’ordinateur en premier lieu. L’homme aurait en effet été arrêté pour être questionné après avoir « relayé la photo d’un homme assis dans une voiture de police sur une plateforme de communication en ligne opérée par le moteur de recherche Baidu« .
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