Mise à jour : le Ministère de l’Intérieur a indiqué à nos confrères de 20minutes qu’il n’avait pas jugé pertinent de déclencher SAIP : « En raison de la cinétique de l’événement, de la neutralisation instantanée de l’assaillant, du confinement immédiat des visiteurs ainsi que du bouclage du périmètre en surface, il n’a pas été jugé pertinent de déclencher SAIP ». La justification est acceptable, même si elle contredit l’alerte qui a été donnée sur Twitter, qui relevait justement le danger de la situation.
Il est en effet essentiel de ne pas déclencher un mouvement de panique, mais pour garder la confiance des citoyens, les alertes mériteraient d’être coordonnées entre les différents services.
Après les attentats de novembre 2015 à Paris, l’état français a mis au point une application censée prévenir les populations en cas d’attaque ou d’incident grave. L’application SAIP utilise la géolocalisation des utilisateurs ou des zones sélectionnées pour envoyer une alerte en push à l’utilisateur et le prévenir d’un danger. Cette application s’est faite tristement connaître lors de l’attentat de Nice où elle n’avait pas fonctionné. Une erreur humaine ou une panne qui avait déjà été difficile à justifier à l’époque.
Aujourd’hui, un homme a attaqué des militaires au carrousel du Louvre avec une machette. Il a été touché par balle par l’un des hommes en position. Les visiteurs du musée ont été confinés à l’intérieur des salles. Les stations de métro ont été coupées à la demande de la police. L’évacuation des zones a été opérée par des agents. Et l’application SAIP ne s’est pas déclenchée. Le gouvernement a choisi Twitter pour informer du danger. Aveu d’échec ?
https://twitter.com/fernagu/status/827467528465162242
De nombreux utilisateurs n’ont pas hésité à diffuser des captures d’écran de SAIP localisés dans le premier arrondissement parisien – certains étaient même juste à côté des incidents. La Place Beauvau n’a encore donné aucune explication, mais on peut, incident après incident, questionner l’intérêt et l’efficacité de cette application qui a coûté, selon nos confrères du Monde, 400 000 €.
Si son but est de prévenir localement les populations d’un danger en cours dans une situation dont les autorités ne connaissent pas encore tous les tenants et aboutissants, elle a encore failli à sa tâche ce 3 février 2017. Si l’alerte n’est déclenchée que lorsque l’attaque est terminée, alors elle ne sert à rien. Et pourtant, le vocabulaire employé par le Ministère de l’Intérieur est éloquent : il parle d’un « événement grave de sécurité publique », ce qui devrait normalement déclencher une alerte.
Quoi qu’il en soit, cette application qui a été développée dans l’urgence perd à chaque fois la crédibilité qu’elle devrait avoir : comment peut-on faire confiance à un messager s’il n’apporte jamais le bon message au bon moment ?
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