Opaque et faillible, le vote électronique ne constitue pas seulement un risque pour le bon déroulement du processus démocratique. C’est également un investissement important, puisqu’il nécessite l’acquisition de plusieurs machines à voter. Et c’est aux collectivités territoriales d’en supporter le coût, que les habitants y soient favorables ou non.
Un constat que sont en train de faire les Irlandais. Le quotidien Irish Independent rapporte que le gouvernement d’Enda Kenny a décidé de mettre un terme à l’expérience du vote électronique en mettant au rebut pas moins de 7500 machines à voter acquises il y a dix ans pour la somme de 54 millions d’euros (7200 euros par appareil). La raison ? Elles n’étaient pas suffisamment fiables pour garantir la sincérité du scrutin.
Les machines souffraient de deux problèmes, selon le quotidien irlandais. Tout d’abord, il n’était pas possible de garantir leur inviolabilité pour éviter de falsifier le scrutin. Ensuite, l’impression d’un ticket de contrôle pour vérifier si le nombre de votes électroniques enregistré par machine concordait avec le nombre de votants sur la liste d’émargement. Au regard de l’investissement, c’est une débâcle pour l’Irish Independent.
Destinées aux élections locales, générales et européennes, ainsi qu’aux referendums, les machines ont fait l’objet d’une enquête par une commission indépendante en 2004, qui a estimé qu’elles ne pouvaient pas être utilisées. Elles ont pris la poussière depuis, coûtant 700 000 euros par an. En 2007, 60 % des appareils ont été déplacés dans un site de stockage sécurisé, abaissant la note à 140 000 euros par an.
Pendant un temps, il a été question de les remettre à niveau. Mais en 2009, le gouvernement a finalement abandonné cette idée. Les machines vont désormais terminer leur course à la casse, où elles vont être recyclées. L’Irish Independent précise que le gouvernement les a vendues pour une bouchée de pain : 9,30 euros l’unité, soit un total de 69 750 euros (70 267 euros en comptant l’équipement associé).
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