Souvent présenté comme la grande révolution informatique de ces prochaines années par les industriels du secteur, l'informatique en nuage (cloud computing) est en réalité un concept assez simple : cela consiste tout simplement à déplacer sur des serveurs à distance des données et des traitements autrefois situés sur l'ordinateur de l'utilisateur ou sur des serveurs hébergés localement.
Si l'informatique en nuage a des avantages, comme la diminution des coûts grâce à la mutualisation du matériel, ce domaine doit aussi faire face à de considérables défis. En confiant ses données à un tiers distant, l'utilisateur les expose potentiellement au piratage et prend le risque de les perdre malgré la redondance des sauvegardes. Par ailleurs, la complète disponibilité du service ne peut être assurée.
Ces risques sur le cloud ne refroidissent manifestement pas les professionnels de l'informatique, à en croire un sondage conduit par Ponemon Institute pour le compte de Thales (qui a des billes dans ce secteur, notamment avec le projet Andromède) et relayé par ICT Journal.
On apprend que 50 % des entreprises interrogées en Allemagne, en Australie, au Brésil, en France, au Japon, au Royaume-Uni et aux USA transfèrent des données sensibles ou confidentielles dans le cloud. Et cette tendance va augmenter significativement dans les années à venir. Sur les 4000 responsables interrogés, 32 % prévoient de franchir le pas dans les deux prochaines années.
Si de plus en plus de sociétés envoient des données sensibles dans les nuages, cela ne veut pas dire pour autant qu'elles ne sont aucunement protégées. Un nombre non précisé de firmes cryptent directement les données avant de les envoyer. La même proportion d'entreprises effectue cette opération une fois que les données sont déplacées dans le nuage.
Paradoxe du sondage, deux tiers des responsables estiment que c'est aux fournisseurs de ces services "de veiller à la sécurité des données stockées dans le cloud". Mais dans le même temps, on apprend que 39 % des sondés ont reconnu "avoir revu à la baisse leurs exigences de sécurité". Autrement dit, les firmes font peser la responsabilité de la protection des données sur les fournisseurs, tout en exigeant des niveaux de sécurité moindres.
Dans ce domaine, les défaillances touchent même les plus grandes entreprises comme Google et Amazon. L'an passé, les deux géants du net ont connu des incidents passagers avec leur offre. Se pose alors la question de la responsabilité des hébergeurs des données, qui devra être tranchée par les pouvoirs publics puisque ces derniers soutiennent le déploiement du cloud.
Il faut déterminer "qui sera responsable si quelque chose va mal avec le cloud et si des données sont perdues ou compromises", avait ainsi prévenu la commissaire Neelie Kroes. Car le secteur de l'informatique dans les nuages est promis à un fort développement au cours des prochaines années.
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