Le site américain d'actualité people TMZ a publié mercredi en début de journée des photographies très compromettantes du Prince Harry. Cette fois-ci l'héritier de la couronne d'Angleterre n'est pas déguisé avec un costume d'officier nazi. Il n'est pas habillé du tout. Les photographies auraient été prises depuis un téléphone portable dans une fête à Las Vegas.
L'histoire pourrait s'arrêter à l'embarras, mais elle va aussi devenir une affaire de régulation des médias électroniques en Grande-Bretagne. Le Guardian raconte en effet que les services de sa Majesté la Reine se sont empressés de contacter tous les médias britanniques pour leur intimer de ne pas diffuser les clichés montrant le Prince Harry tout nu, au nom du respect de sa vie privée. Tous les plus grands journaux du pays ont accepté de respecter l'ordre (ce qui n'est pas surprenant venant d'un pays où il existe la règle coutumière, parfaitement respectée, de ne jamais diffuser d'images montrant la Reine Elizabeth II en train de manger).
Or, ajoute le Guardian, "la réticence des médias britanniques sera probablement interprétée par certains dans l'industrie comme une preuve supplémentaire de l'effet paralysant provoqué par l'enquête Leveson sur l'éthique des médias (une commission d'enquête instituée par David Cameron en réaction au scandale des écoutes téléphoniques opérées par des journaux britanniques, ndlr)". Les dirigeants des tabloïdes (…) se sont plaints du fait que la demande pourrait les exclure du marché s'ils ne peuvent pas publier des contenus qui sont mis en ligne par d'autres organisations dans d'autres pays, et qui sont largement disponibles sur Internet", rapporte le journal.
Aussi compréhensible soit-elle, l'exigence des services britanniques est effectivement anachronique. Pas seulement à l'égard des médias étrangers qui diffusent ces clichés interdits en Grande-Bretagne, mais aussi à l'intérieur-même du pays. Aujourd'hui les médias capables de diffuser des photos ne sont plus seulement les télévisions ou les journaux. Ce sont tous les citoyens connectés à Internet, qui peuvent les diffuser sur Facebook, Twitter, Blogger, ou n'importe quelle plateforme, y compris leurs propres sites internet hébergés chez eux. Toute tentative de censure est vouée à l'échec, et génère en elle-même un effet Streisand qui rend l'objet censuré plus visible encore.
En France, le problème a failli se poser de façon bien plus grave avec les vidéos de Mohammed Merah, qui n'ont finalement jamais été diffusées nulle part.
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