La MPAA doit également composer avec un budget en recul. Les sources de financement provenant de l'industrie du cinéma se tarissent, obligeant l'association à diminuer certaines dépenses.

Très impliquée dans la lutte contre la contrefaçon sur Internet, la Motion Picture Association of America (MPAA) n'a plus les moyens de ses ambitions. Tout comme la RIAA, l'organisation chargée de défendre les intérêts des six principaux studios américains traverse une situation financière délicate : ses sources de financement se tarissent, l'obligeant à réduire la voilure.

Torrentfreak a publié la déclaration de revenus de la MPAA pour 2010. Il apparaît que ses ressources ont chuté de moitié en l'espace de trois ans, passant de 92,8 millions à 49,6 millions de dollars. En cause, la réduction du montant des cotisations versées par l'industrie du cinéma. Celui-ci est passé de 84,7 millions à 41,5 millions de dollars.

À la différence de la RIAA, qui a licencié de nombreux agents ces dernières années, la MPAA n'a procédé à aucun plan social. Néanmoins, les employés travaillent désormais pour un salaire moindre : l'argent dépensé pour la masse salariale est passé en trois ans de 29 millions à 18,2 millions de dollars. Même le directeur de l'association, Dan Glickman, a été touché, sa rémunération passant de 1,65 million à 1,11 million de dollars.

Les sommes engagées pour payer les cabinets d'avocats ont également fortement chuté. En trois ans, les dépenses dans ce domaine sont passées de 13 millions à 5,6 millions de dollars. Cela n'est guère surprenant, puisque l'association porte désormais ses efforts au niveau des hébergeurs et de la riposte graduée américaine, au lieu de faire la chasse aux internautes.

En revanche, la MPAA tient à rester influente. Le poste de dépense dédié au lobbying est resté stable, autour de 4,6 millions de dollars. Il faut dire que l'association est engagée dans plusieurs combats, de MegaUpload à Hotfile en passant par un renforcement de l'arsenal législatif contre les sites illicites à travers les propositions de loi PIPA et SOPA.

Malgré des capacités en baisse, la MPAA reste proche du gouvernement américain. L'association entretient des liens étroits avec le monde politique. Le patron de la MPAA est un ancien sénateur, tandis que des conseillers juridiques sont entrés au département de la justice.

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