World of Warcraft, Diablo, Starcraft… autant de jeux devenus victimes collatérales des relations tumultueuses entre l'Iran et les USA. Blizzard a annoncé ce week-end avoir pris la décision d'empêcher les joueurs iraniens d'accéder à sa plate-forme Battle.net, afin de respecter les décision du gouvernement américain. En parallèle, l'Iran a également haussé le ton à l'égard de certains jeux.

Les mondes virtuels doivent parfois se plier à contrecœur aux décisions politiques du monde réel. C'est le douloureux constat qu'ont fait récemment les joueurs iraniens, qui ne peuvent plus accéder aux serveurs de jeu de Blizzard depuis quelques jours. La société américaine de développement et d’édition de jeux vidéo a en effet été rattrapée par le conflit larvé entre les États-Unis et l'Iran.

Les relations conflictuelles des USA et de l'Iran

Ce n'est un mystère pour personne, les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la crise des otages en Iran de 1979. Suite à cette affaire, les USA décident de rompre toute relation diplomatique et charge le gouvernement suisse de représenter leurs intérêts à Téhéran, via une section des intérêts américains. Depuis, de nouvelles tensions se sont ajoutées dont celle liée au programme nucléaire iranien.

Aujourd'hui, de nombreuses sanctions économiques et commerciales ont été décidées par l'Occident pour dissuader l'Iran à mettre sur pied un programme nucléaire militaire. Des pénalités qui touchent de nombreux domaines, y compris les jeux vidéo. Preuve en est avec la décision de Blizzard de durcir sa politique à l'égard de l'Iran, afin de se mettre en conformité avec les décisions du gouvernement Obama.

Blizzard coupe l'accès à Battle.net aux joueurs iraniens

Signalé par Pierre Alonso sur Twitter, le site Yedioth Internet signale la réaction officielle du studio américaine survenue ce week-end. "Ce que nous pouvons vous dire c'est que les lois américaines relatives aux sanctions et aux restrictions économiques interdisent à Blizzard de faire des affaires avec les résidents de certaines nations, ce qui inclut l'Iran".

"Plusieurs d'entre vous ont signalé à cet égard le passage dans les conditions d'utilisation qui se rapporte à ces sanctions imposées par le gouvernement. Cette semaine, Blizzard a renforcé ses procédures afin d'assurer le respect de ces lois, et les joueurs qui se connectent depuis ces pays subissent une restriction d'accès à l'ensemble des services et des jeux de Blizzard".

L'Iran durcit aussi sa position sur World of Warcraft

Selon Yedioth Internet, le gouvernement iranien n'avait pas pris de sanction spécifique à l'encontre de ces jeux vidéo malgré un durcissement et un élargissement de la censure sur le net. "Jusqu'à récemment, le gouvernement iranien n'a pas imposé de censure sur les jeux vidéo ou de limite sur les ventes de jeu vidéo, puis il a interdit Battlefield 3, qui inclut une invasion américaine contre l'Iran parmi d'autres scénarios".

Une situation qui aurait évolué dernièrement, à en croire d'autres joueurs. Sur MMO Champion, un internaute indique que l'Iran a aussi pris des mesures à l'égard des jeux de Blizzard, accusés de faire la promotion de la superstition, de la mythologie, de la violence et d'un certain érotisme (en référence à certains vêtements équipant les personnages féminins). D'autres jeux sont également concernés : Guild Wars 2 et Second Life.

L'utilisation d'un proxy en attendant des jours meilleurs

Sauf à  passer par un proxy et simuler une connexion à partir d'une adresse IP extérieure aux pays visés par des sanctions économiques et commerciales, les joueurs iraniens n'ont pas le choix : ils devront attendre une amélioration du climat entre les deux pays, ce qui au regard des récents développements ne semble pas prêt d'arriver. Mais Blizzard dit se tenir prêt à lever l'embargo dès que possible.

L'Iran est un marché dérisoire pour Blizzard, à la différence de l'Amérique du Nord, de l'Europe, de la Corée du Sud ou de la Chine, pays qui concentrent la majorité des joueurs de World of Warcraft, Starcraft et Diablo. Le nombre exact de joueurs iraniens n'a pas été communiqué par Blizzard, mais celui-ci ne doit certainement pas dépasser les trois ou quatre chiffres.

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