La guerre civile syrienne continue de charrier chaque jour son lot de victimes. Un an et demi après le début de la révolte populaire contre le régime de Bachar el-Assad, aucune issue à court terme ne se profile. Les forces loyalistes continuent de marteler les contestataires – tout en se gardant bien d'utiliser des armes chimiques – tandis que les rebelles sont aidés par des forces islamistes salafistes.
Dans ce face-à-face, l'Occident a les mains liées. Soucieux de respecter le droit international, il ne peut pas intervenir tant que le Conseil de sécurité ne lui en donne pas le mandat. Un blocage qui en réalité arrange bien les chancelleries occidentales, puisque personne ne souhaite engager une guerre contre la Syrie. Son armée est sans commune mesure avec les quelques mercenaires employés par la Libye de Khadafi.
Cela n'empêche évidemment pas les pays occidentaux d'agir en coulisses, en soutenant le Conseil national syrien de diverses manières. En soignant les réfugiés, en fournissant des équipements non létaux aux insurgés et en leur communiquant des informations. Mais aussi en intervenant pour empêcher l'export vers le régime syrien d'outils capables d'opérer une surveillance des internautes.
Le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, a ainsi déclaré lors d'une conférence que son pays s'employait à mieux réglementer la vente de technologies pouvant être mises en œuvre pour surveiller des populations, en interdisant en particulier aux régimes autoritaires d'y accéder afin qu'ils ne puissent pas s'en prendre à leurs propres concitoyens.
Selon Zdnet, qui rapporte l'information, le gouvernement allemand cherche à convaincre l'Union européenne d'aller vers un contrôle plus strict des outils de surveillance. Mais il reste toutefois à préciser les intentions de Berlin, puisque Guido Westerwelle n'est pas rentré dans le détail des technologies concernées par la future mesure et n'a livré aucun calendrier, même provisoire.
Sur ce terrain, le Vieux Continent a déjà pris des mesures. Le Conseil de l'Union européenne, qui regroupe les représentants des gouvernements des pays membres, a ainsi interdit la vente d'outils de filtrage et de surveillance à la Syrie (décembre 2011) et à l'Iran (mars 2012). En en avril, le Parlement européen a également pris position en adoptant une résolution destinée à mieux contrôler les sociétés du secteur.
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