Lorsque Google a lancé son réseau social Google+, l'ancien PDG Eric Schmidt avait prévenu les internautes : pour s'inscrire sur le concurrent de Facebook, il faudra laisser son anonymat au vestiaire. Pas question d'utiliser le réseau social sans utiliser son vrai nom. Deux ans plus tôt, le même avait expliqué qu'à part pour cacher des activités criminelles, l'anonymat ne servait à rien.
Mais il faut croire que Google a tout de même conscience que l'on ne peut ou ne veut pas tout dire sur Internet, même lorsque c'est légal, avec son vrai visage. Au moment-même où Eric Schmidt confirmait que l'anonymat n'était pas le bienvenu sur Google+, en août 2011, Google déposait au Bureau américain des brevets une demande de protection d'un concept de gestion des identités en ligne, conçu pour permettre une forme d'anonymat sous contrôle. Le brevet vient d'être accordé, et d'être publié.
L'invention, qui pourrait être un jour déployée sur Google+, consiste à centraliser les différentes identités qu'utilise un internaute, sur un même compte géré par une forme d'autorité de certification.
En fonction des contextes, l'utilisateur pourrait utiliser son vrai nom pour communiquer à visage découvert, ou utiliser un ou plusieurs pseudonymes qu'il aura choisis. Voire, poster en anonymat complet, mais avec un contenu associé, en coulisses, au compte dont l'identité réelle est connue du gestionnaire de la plateforme d'identité.
Le but est de permettre à l'internaute de gérer dans une même interface ses différentes "vies virtuelles", en choisissant par exemple ses amis pour les différentes identités, et ce qu'ils peuvent voir lorsque l'internaute poste un billet de blog, un commentaire, une photo ou une vidéo. Plus besoin de se déconnecter avec une identité et de se re-connecter avec une autre ; tout est géré par le même système, avec une interface unique. Ce qui sera d'autant plus utile pour Google, s'il veut connaître les intérêts de ses utilisateurs, sans que leur vie ne soit divisée entre plusieurs comptes distincts.
Google précise que le système pourrait aussi servir à gérer la réputation des différentes personnalités réunies dans un même compte ; cette réputation étant déterminée notamment par le nombre de vues des contenus publiés sous un pseudonyme, ou les réactions engendrées (commentaires, votes positifs ou négatifs reçus de la part des autres internautes, etc.).
Evidemment, ceux qui souhaitent publier en étant réellement anonymes n'utiliseront pas une telle plateforme puisqu'en bout de course, tout contenu publié pourra être associé à l'idée réelle.
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