Le Parti Pirate International pourra-t-il bientôt participer en tant qu'observateur aux discussions et aux réunions de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ? Rien n'est moins sûr. D'après le compte-rendu proposé par l'ONG américaine Knowledge Ecology International (KEI), les États membres ne sont pas parvenus à s'entendre sur ce sujet. En conséquence, l'OMPI a choisi de reporter sa décision à 2013.
Selon les informations glanées par le directeur de KEI, James Love, trois pays ont soulevé des objections lors de discussions informelles : il s'agit des États-Unis, de la Suisse et de la France. Ils veulent notamment savoir si le statut d'observateur prévu par l'OMPI peut être proposé à un parti politique. Les observateurs actuels sont exclusivement des organisations intergouvernementales et non gouvernementales.
Cette interrogation en appelle une autre : le Parti Pirate International (PPI) est-il un parti politique ? À la différence des partis pirates nationaux, le PPI ne concoure à aucune élection. Il ne s'agit que d'une structure regroupant les différents mouvements et visant à favoriser la coopération entre eux. D'ailleurs, le PPI se décrit comme une ONG "supportant les partis pirates tout autour du monde".
De son côté, l'OMPI écrit qu'elle "est favorable à la participation en qualité d'observatrices d'organisations parties prenantes et de groupes d'intérêts aux réunions officielles des États membres. Elle s'emploie également à associer le plus largement possible les ONG, OIG, secteurs de l'industrie et toutes les autres parties prenantes aux processus de consultation et aux débats consacrés à des sujets d'actualité
D'autres pays auraient eux aussi voulu soulever ce problème mais n'ont visiblement pas donné suite. Selon KEI, les récents succès électoraux enregistrés par le Parti Pirate ont dissuadé ces États de se faire "remarquer". Les pays en question ne sont pas cités, mais l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse sont des hypothèses plausibles, puisque des candidats encartés Parti Pirate ont été élus lors de scrutins.
Si l'OMPI accorde le statut d'observateur au Parti Pirate International, ce dernier ne pourra pas participer aux votes lors des assemblées générales. Cette prérogative est réservée aux États membres. Il pourra néanmoins agir en participant aux débats et en apportant son soutien aux ONG avec lesquels il partage les vues, comme l'Electronic Frontier Foundation par exemple.
Sauf nouveau report, la question sera donc tranchée en 2013. Pour le KEI, l'hésitation de l'OMPI est néanmoins le signe que l'organisation onusienne "paraît encore plus sous le joug des ayants droit qu'elle ne l'est en réalité".
"Dans la mesure où les droits de propriété intellectuelle deviennent des questions considérées comme politiques plutôt que de simples questions techniques, il peut être possible d'avoir des débats plus larges, plus profonds et plus utiles sur le but et la performance du système de droits de propriété intellectuelle", poursuit l'ONG. Mais encore faut-il donner la parole aux voix discordantes.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.