Comme le remarquent nos confrères de PC Inpact, la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a publié vendredi un avis de marché portant sur la réalisation d'une "étude des perceptions et des pratiques de consommations des "Digital Natives" en matière de biens culturels dématérialisés". En clair, mais le document (.pdf) est totalement avare de précisions, il s'agit de comprendre comment les jeunes générations nées avec Internet perçoivent l'accès aux oeuvres disponibles sur Internet, et la manière dont elles doivent être diffusées.
En soit, la réalisation d'une telle étude – dotée d'un budget de 30 000 euros – est une bonne chose si elle permet de comprendre, aussi, le rapport des jeunes publics au droit d'auteur. On le sait, Internet a profondément modifié la façon dont le droit d'auteur s'applique, en faisant que pour la première fois, la loi s'applique à l'encontre des consommateurs et non pas seulement des professionnels qui reproduisent et exploitent les oeuvres. Dès lors, la question de la légitimité du droit d'auteur et de son déséquilibre se pose plus que jamais.
Mais justement, les digital native sont eux mêmes divisés, et le seront de plus en plus. Les plus jeunes, qui utilisent quotidiennement YouTube, Facebook, MegaVideo (en son temps), ou Deezer, auront-ils le même rapport au droit d'auteur et à la diffusion des oeuvres que les plus âgés des digital natives, qui ont utilisé massivement des outils P2P comme eDonkey / eMule, ou BitTorrent ?
En d'autres termes, lorsque vous êtes nés dans un environnement où le droit d'auteur est un droit à l'accès aux oeuvres régulé par des société privées (un "droit de lire"), ressentez-vous le même besoin de faire évoluer le droit d'auteur que lorsque vous êtes nés avec l'idée que le droit d'auteur était un droit à la diffusion des oeuvres (un "droit de partager") ?
L'avenir du droit d'auteur appartient aux nouvelles générations, qui devront casser les traités ancestraux qui ont figé dans le marbre des règles qui paraissent aujourd'hui désuètes. Mais en ressentiront-elles réellement le besoin ? Pas sûr.
Si cette étude permet d'apporter un début de réponse, alors tant mieux.
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