Inconnu jusqu'alors en France, le producteur Harvey Weinstein s'est fait un nom dans l'hexagone en étant le distributeur américain qui a permis à l'excellent film The Artist d'obtenir l'Oscar du meilleur film. On se souvient que Nicolas Sarkozy avait déclaré à cette occasion que la récompense (rarissime pour un film non anglo-saxon) légitimait la loi Hadopi, tandis que l'ancien ministre de la Culture s'était plongé dans une incroyable insulte à l'intelligence en expliquant que c'est Hadopi qui a été récompensé à travers The Artist (sous-entendu, sans Hadopi, le film n'aurait pas reçu sa récompense de la part d'Hollywood, qui voulait envoyer un message politique).
Visiblement, les acteurs culturels français ont bien matraqué auprès de Harvey Weinstein l'idée que sans Hadopi, The Artist n'aurait pas existé. Ca ne coûte rien de le dire, puisqu'il est impossible de démontrer le contraire.
Et donc, alors qu'il défend en ce moment un autre film français, Intouchables, Harvery Weistein fait le VRP pour Hadopi. Le quotidien britannique The Register rapporte en effet qu'à l'occasion d'une conférence au Festival du Film de Londres, le producteur et distributeur américain s'en est pris vivement à "Apple et Google" (pourquoi Apple ?), à qui ils reprochent de bâtir leur modèle économique contre les intérêts de l'industrie du cinéma. Et il a défendu la loi Hadopi comme étant le modèle à suivre partout dans le monde, pour rééquilibrer les intérêts.
Sauf qu'il n'a apparemment rien compris à ce qu'était la loi Hadopi.
"Si une entreprise du net vole du contenu, ils la ferment", aurait affirmé Weistein, alors que la loi Hadopi ne s'attaque pas aux sites internet, mais uniquement à leurs utilisateurs. Aucun site n'a fermé sous l'effet de la loi Hadopi. "Et laissez-moi vous dire que Apple France, Yahoo France ou Google France, aucun d'entre eux n'a fait faillite", a-t-il ajouté, comme pour démontrer qu'ils peuvent vivre sans faire la publicité des sites pirates.
"Cette loi était bonne, parce que les gens ne sont plus incités à voler".
Weistein aurait ajouté que 260 films avaient pu être produits en France en 2011, et que des films difficiles à vendre comme The Artist avaient pu trouver un financement. Mais il n'a sans doute pas dit un mot de l'immense cagnotte du CNC, fustigée dans un rapport de la Cour des Comptes, due à une taxe sur les télécoms. C'est grâce à cette taxe que le CNC a vu son fonds de soutien au cinéma largement abondé.
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