La société canadienne Standard Innovation, accusée par sa clientèle d’avoir omis de révéler que son sex-toy phare collectait leurs données personnelles, a été condamnée à leur payer 3 millions de dollars et à supprimer ces informations.

Après de nombreux avertissements venant de hackers et de professionnels de la sécurité, en septembre dernier, une consommatrice de l’Illinois portait plainte contre la société canadienne Standard Innovation.

Elle lui reprochait de ne pas avoir stipulé que son produit phare, le sex-toy We-Vibe à la connectivité Bluetooth, transmettait les données personnelle de ses utilisatrices sur ses serveurs, un procédé révélé par des experts à la DefCon de Vegas.

Face aux critiques, Standard Innovation s’était alors fendu d’un communiqué pour expliquer sa démarche d’étude de résultats anonymisés — sur la température du produit et son niveau de vibration — et rassurer les clients sur la confidentialité et la sécurité du We-Vibe. Malheureusement pour les Canadiens, quelques jours après, nous apprenions que la société transmettait chaque donnée en l’associant à l’adresse mail de ses clients.

Des dédommagements réduits en mode hors-ligne

Depuis, la plainte lancée par la cliente américaine est devenue une vaste class-action — un recours collectif — qui a été récemment examinée par des magistrats de l’Illinois, comme le rapporte le National Post. À l’issue du procès, la firme d’Ottawa a accepté de procéder à une destruction totale des données collectées grâce à son sex-toy, mais également de ne plus jamais en collecter à travers son application mobile. Enfin, Standard Innovation devra s’acquitter de dommages et intérêts de plus de 3 millions de dollars auprès de sa clientèle.

En s’exprimant dans MarketWatch, la société canadienne a voulu souligner, malgré sa défaite, sa satisfaction « d’avoir trouvé un arrangement juste et raisonnable à ce litige » avant d’ajouter qu’elle publiera rapidement une nouvelle charte pour la confidentialité de ses produits.

Par ailleurs, toutes les personnes ayant acheté l’appareil avant la première plainte — déposée en septembre 2016 — sont invitées à demander à la société jusqu’à 10 000 $ de dédommagements pour avoir été espionnés par Standard Innovation. Ceux qui utilisaient le sex-toy en mode hors ligne devront se contenter de 199 $.

Pour le monde des objets connectés, une telle class-action est un avertissement important qui, espérons-le, conduira à davantage de vigilance, de transparence et de bonnes décisions même si les Canadiens de Standard Innovation ne veulent toujours pas reconnaître avoir mal agi.

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